Max Dupain (1911-1992)

Max Dupain (1911-1992) Publié par kate le 02/06/2013

Max Dupain – Title page (candle) , from the album Photographs by Max Dupain 1930s circa 1930

« Max Dupain découvre la photographie à l’âge de 13 ans et gagne à 17 ans le « Carter Memorial Prize for Productive Use of Spare Time « [pour l’usage productif du temps libre].

Il rejoint en 1929 la Photographic Society of New South Wales et commence en 1930 sa carrière photographique comme apprenti dans l’atelier de Cecil Bostock à Sydney. En 1934 Dupain se met à son compte en ouvrant son propre studio, sur la Bond Street à Sydney.

Son approche est d’abord pictorialiste, mais très influencé par le mouvement allemand de la « Nouvelle objectivité », il délaisse les sujets romantiques et s’oriente vers le monde contemporain, ses hommes et leurs réalisations. Il devient ainsi l’un des pionniers de la photographie moderne en Australie. Son sujet de prédilections à cette époque est industrie et tout ce qui s’y rapporte et qu’il traite dans un style radicalement différent : des lumières plus brutales et des formes bien découpées. Ses photographies sont publiées dans des revues telles que The home ou Art in Australia.

Il est influencé , comme tant d’autres, par certains photographes européens tel que  Man Ray et par le mouvement surréaliste qui se développe à cette époque.

Max Dupain – Title page (hand and compass photo-montage) , nd
Max Dupain-Superman 1934
Max Dupain-Birth of Venus 1939
Max Dupain-Rayograph with water c. 1936
Max Dupain-Rayograph 1937
Max Dupain-Advertisement for Hardy’s hose 1937
Max Dupain – Intimité brisée1936
Max Dupain – Abstract movement 1935
Max Dupain -Untitled (Female nude with cloth overlay) 1930s
Max Dupain – Untitled (Women silhouettes and trees) 1930s
Max Dupain – Photo synthesis (woman & trees) 1930s
Max Dupain – Untitled (Surrealist face in woods) 1930s
Max Dupain – Untitled (Woman profile and trees) 1930s
Max Dupain-Woman 1937
Max Dupain-Hands and movement c. 1935
Max Dupain-Lelia Roussova 1937
Max Dupain-Surrealist study 1938
Max Dupain-Hot rhythm, 1936

En 1937, alors qu’il est sur la côte des Nouvelles Galles du Sud::: (galerie de photographies avec le lien) , il prend une photo de la tête et des épaules de son ami Harold Savage allongé sur le sable de la plage de Cullburra Beach. Cette photographie intitulée Sunbaker deviendra une de ses plus célèbres de ses clichés.

Max Dupain -Sunbaker, 1937

En 1938, Dupain participe à la création du Contemporary Camera Group, une association qui s’oppose au mouvement pictorialiste alors largement dominant en Australie. En 1939, il épouse Olive Cotton, une autre photographe, mais ils divorcent peu de temps après.

Max Dupain-Portrait of Olive Cotton in the 1930s
Max Dupain (Australian, 1911 – 1992) Untitled [Olive Cotton in Wheat Fields] Nd (probably late 1930s)
Olive Cotton Camping trips on Culburra Beach, N.S.W., 1937 BY Max Dupain 1937
Olive Cotton – Max, 1935
Max Dupain -Camping trips on Culburra Beach (olive cotton), N.S.W., 1937
Olive Cotton – Max, 1936

Pendant la seconde guerre mondiale, Dupain s’ engage dans la Royal Australian Air Force, il sert dans les Territoires du Nord ainsi qu’en Papouasie-Nouvelle-Guinée, où il participe à la réalisation de camouflages. Très affecté par la guerre, il essaie par la suite de trouver une vision de la vérité dans un travail plus documentaire et en 1945, il travaille pour le compte de l’État australien sur un projet de promotion de son pays.


il reprend à partir de 1947 ses activités de studio mais abandonne ce qu’il appelle cosmetic lie of fashion photography or advertising illustration, autrement dit « le mensonge cosmétique de la photographie de mode et de l’illustration publicitaire ».
La photographie moderne, dit-il, doit faire plus que distraire, Elle doit inciter à réfléchir et ce, en montrant clairement les aspects de la Réalité, visant une meilleure compréhension des Hommes et des Femmes, de ce qu’ils vivent et créent».

En 1947, Dupain épouse Diana Illingworth dont il a une fille, Danina, et un fils, Rex, qui devint lui aussi photographe.Le travail documentaire de cette période est bien représenté par la photographie The meat queue, qui date de 1946. Le style naturaliste est bien expliqué par Dupain : « enregistrer un instant de la vie quotidienne vaut mieux que tenter un commentaire sociologique ».

Dupain travaille ensuite pour l’Université des Nouvelles Galles du Sud et fait de nombreux voyages dans l’Australie du Nord, à l’intérieur des terres et sur la côte. Dès 1947 mais surtout dans les années 1950, l’arrivée de la société de consommation lui donne l’occasion de réaliser de nombreuses photographies publicitaires et de travailler pour des magazines, des agences de publicité et des société industrielles. Cependant, il se tournera définitivement vers l’architecture, domaine auquel il se consacre à temps plein pendant près de 30 ans, produisant à partir des années 1960 des images de plus en plus abstraites.Cette activité de photographe d’architecture dure jusqu’à sa mort, survenue en 1992

En 1954, il devient membre du groupe des VI et il sera un peu plus tard affilié au Royal Australian Institute of Architects.

Je vais maintenant poster des photographies qui datent des années 1930’s au années 1980’s, par thématiques. je ne couvrirais pas la photographie d’architecture ni les phorographies sur les peuples indgènes. ce n’est pas l’objet de mon blog. mais vous pouvez les retrouver très aisement.

Les nus

Max Dupain – Nu dans l’ombre, 1941
Max Dupain – No. 1 nude composition 1934
Max Dupain-(Female torso with water) 1936
Max Dupain-Reclining nude 1935
Max Dupain-Sun dazzle 1935
Max Dupain-(Nude on ribbed sand) 1938
Max Dupain-The bride 1936
Max Dupain – Nude 1938
Max Dupain – Untitled (Jean with wire mesh) 1936
Max Dupain – Untitled (Nude behind screen) , from Portfolio No.4 The female form 1934
Max Dupain – Nude in grass , from Portfolio No.4 The female form 1939,
Max Dupain – Untitled (Nude – back) , from Portfolio No.4 The female form 1930s, ,
Max Dupain – Untitled (Nude – head & shoulders diagonal) , from Portfolio No.4 The female form 1930s,
Max Dupain – Untitled (Nude behind screen) , from Portfolio No.4 The female form 1940s
Max Dupain – Untitled (Nude torso in sunlight) , from Portfolio No.4 The female form 1941,
Max Dupain – Untitled (Reclining silhouette) , from Portfolio No.4 The female form 1940s
Max Dupain – Untitled (Nude behind screen) , from Portfolio No.4 The female form 1930s
Max Dupain – Untitled (Nude in mirror) , from Portfolio No.4 The female form 1930s,

La danse

Max Dupain – No. 1 nude composition 1934
Max Dupain-Portrait of Nina Raievska between 1936-1937
Max Dupain-Portrait of Emmy Towsey (Taussig) and Evelyn Ippen1939
Max Dupain-Portrait of Evelyn Ippen, Bettina Vernon, Emmy Towsey and Shona Dunlop from the Bodenwieser Ballet1939
Max Dupain-Bodenwieser Group ,1941
Max Dupain- ortrait of Irina Baronova in Choreartium,1938-39
Max Dupain- David Lichine in L’apres-midi d’un faune, 1940
Max Dupain-Portrait of Hélène Kirsova, as the Widow in L’Amour sorcier for the Monte Carlo Russian Ballet, 1936-1937
Max Dupain -Helene Kirsova as the Widow in L’amour Sorcier, 1936-1937
Max Dupain -Helene Kirsova as Little Anna in Revolution of the Umbrellas. 1936-1937
Max Dupain -Helene Kirsova as Little Anna in Revolution of the Umbrellas. 1936-1937

Max Dupain- Portrait of Serge Lifar in The firebird, Original Ballet Russe Australian tour1940
Max Dupain-Portrait of Sono Osato in Scheherazade, 1938
Max Dupain-Portrait of Tamara Toumanova and Paul Petroff in Frenchs Forest, 1940
Max Dupain-Portrait of Ludmilla Lvova out of doors, Frenchs Forest, 1940
Max Dupain – Untitled , from Portfolio No.4 The female form 1940s,, ,
Max Dupain – Dancer dancing 1940s
Max Dupain – Untitled (Nude with light traces) , from Portfolio No.4 The female form 1938
,

Max Dupain – Untitled (Dancer) 1937

Les portraits

Max Dupain-Miss Noleen Woodward 1940
Max Dupain-Jean 1940
Max Dupain – Untitled (Vesta Davies, face profile) 1938

Max Dupain-(Hat advertisement) 1937
Max Dupain-Greta 1940
Max Dupain-Two girls [Portrait of Olive Cotton and Jean Laurraine] 1939
Artist : Max Dupain (Australia, b.1911, d.1992) Title : Date : 1951-1952 Medium Description: grey cloth bound album, 50 gelatin silver photographs Dimensions : Credit Line : Gift of Diana Dupain 2003 Image Credit Line : Accession Number : 98.2003.a-xx
Max Dupain – Fashion shoot III, Cronulla 1937
Max Dupain – Fashion shoot II, Cronulla 1937
Max Dupain – Fashion shoot I, Cronulla 1937

Les fleurs

Max Dupain – Untitled 1938-194
Max Dupain-Catalya orchid 1991
Max Dupain – Monstera deliciosa 1970
Max Dupain – Magnolia at night 1983 –
Max Dupain – Monstera Gigantous 1984
Max Dupain – Salvadorium Dalii 1982
Max Dupain – Untitled (open Lily) 1984
Max Dupain – Protea 1982
Max Dupain – Nasturtium leaves 1981
Max Dupain – Hawaiian Lilies at night 1983
Max Dupain – Camelias 1982-1984
Max Dupain – Untitled (self portrait) , 1930s

Sources ici et ici et ici

Hannah Höch

The photomontage Hannah Höch

Tous les articles sur Hannah Höch ICI

 

Peintre, photographe et collagiste allemande née en 1889 à Gotha et décédée en 1978 à Berlin. L’artiste Hannah Höch a commencé en 1912 par étudier à l’école d’art à Berlin.

En 1915 au cours de la Première Guerre mondiale, elle rencontre Raoul Hausmann, avec qui elle se lie d’amitié puis d’amour (partenariat artistique et amoureux qui durera jusqu’en 1922). Elle soutiendra à cette époque et plus tard aussi le droit des femmes à l’avortement et elle en fera deux au cours de sa relation avec Hausmann, dont elle subissait la violence. ( on a beau être un Dadaïste, on en est pas moins humain et faible pour autant !!!!!!!)

Elle travaillera dans le domaine de l’artisanat pour Ullstein Verlag [Le Ullstein Press], afin de concevoir les patrons de vêtements et de broderie pour Die Dame [The Lady] et Die Praktische Berlinerin [The Practical Berlin Femme] en tant que modeliste de 1916 à 1926.L’influence de ce travail et de la formation précoce peut être vu dans ses œuvres ultérieures impliquant des références aux patrons de vêtements et de textiles. Parallèlement à cela, elle poursuit ses recherches auprès Emil Orlik et traite abondamment de la question du collage.

Quand Hausmann annonce le début du mouvement Dada en 1917, Höch était la seule femme parmi les dadaïstes à Berlin, auprès de ses collègues Baader, Huelsenbeck, Grosz et Heartfield. Elle a été l’une des précurseurs dans la critique des questions contemporaines sous la forme de photomontages, une technique qu’elle a développé en 1919. Elle contribue à de nombreuses manifestations Dada à Berlin en 1918.Elle réalise des poupées dadaïstes et plusieurs photomontages en collaboration avec Hausmann.

En 1919, elle est l’une des conceptrices du photomontage temps critique. Elle devient juste avant 1920 amie Hans Arp et Kurt Schwitters Van Doesburg et Moholy-Nagy. Elle exposera en 1920, comme la seule femme à la « First International Dada. Messe » dans le salon d’art du Dr. Otto Burchard à Berlin. Exposition avec Raoul Hausmann, John Heartfield, George Grosz, Richard Huelsenbeck, Wieland, John Baader, Max Ernst en autre , considérée comme la plus grande action publique du mouvement Dada allemand.

Entre 1921-22, elle participe aux Manifestations Dada avec Schwitters à Prague et collabore au Merzbau. en 1924’, elle voyage à Paris où elle rencontre Tristan Tzara, Theo van Doesburg et Piet Mondrian . Elle part ensuite trois années en Hollande en 1924 où elle rencontrera la poète néerlandais Til Brugman. avec qui elle vivra quelques années une relation amoureuse.

C’est à partir de ce moment là qu’elle débute réellement les assemblages d’objets trouvés qu’elle crée en collaboration avec avec ses amis Schwitters et Arp. En 1929 Première exposition solo à la galerie avant-gardiste « De Bron » à La Haye. Elle rentre en Allemagne cette année là , et est choqué par l’influence croissante du mouvement nazi et décide de produire des œuvres plus engagées, et c’est alors que les nazis lui interdisent d’exposer.Entre 1933 et 45.

A cette époque de la Seconde Guerre mondiale Hannah Höch se retire donc dans petite maison à Berlin-Heiligensee tentant de passer les années de la Troisième Reich en Allemagne, en restant calme et discrète.

Elle cache son art et ses amis dans la maison et va même jusqu’à elle enterrer par crainte des troupes russes certains de ses travaux pour un court laps de temps dans le jardin. Elle a épouse le très jeune homme d’affaires et pianiste Kurt Matthies en 1938, dont elle divorce en 1944.

Elle produira durant ses années des peintures. En 1945, après la fin de la guerre, elle est l’une des premières à façonner activement la vie artistique à Berlin et à aider à relancer activement la vie artistique à Berlin. Elle a donc grandement contribuer à la reprise progressive de l’art allemand après la guerre. Dans les années cinquante et soixante, elle crée des peintures abstraites ainsi qu’un grand nombre de collages de couleur vives où la réalité semble ironique et fantastique.

Voir aussi wilkipedia et femme peintre

Hannah Höch-Poem, 1922, collage

Hannah Höch -Glued drawing11, 1955 photomontage

Hannah Höch- The lace star, 1924

Hannah Höch – In the wilderness. 1927-29

Hannah Höch – what kind of threes are these, 1930

Hannah Höch – Good people of the moutains, 1940

Hannah Hoch – Dream night, 1943-46

Hannah Höch -Silk tail,1948 photomontage

Hannah Höch -Opposing forms, 1952 photomontage

Hannah Höch -Moon fish, 1956 photomontage

Hannah Höch -Evil of the force, 1955 photomontage

Hannah Höch -Burst Unity, 1955 photomontage

Hannah Höch- The Victor 1927

Hannah Höch -Angel of peace, 1958 photomontage

Hannah Höch -The beautiful , 1959 photomontage

Pierre Molinier (1900-1976)

Né en 1900, Pierre Molinier est connu pour ses photographies, ses photomontages et pour ses peintures érotiques qui interrogent l’identité sexuelle de tout à chacun, imposant  l’androgynie,  le fétichisme et les pratiques sexuelles de toutes sortes qui ne peuvent nullement laisser indifférent par ce qui se donne à voir au travers son oeuvre et de sa quête purement personnelle, ceux qui la regarde, l’approche de près ou de loin.

Il a fait de son corps et sa psyché un terrain d’expérimentation et de création sans limites et cela lui a en tous les cas permis de vivre jusqu’à ce qu’il se suicide en se masturbant, et en  se tirant une balle dans la tête dans son appartement à Bordeaux en 1976.

Il étudie dans une institution religieuse  Chrétienne  et c’est tout jeune qu’il commence à peindre, dessiner et faire des photographies de lui-même et de sa famille. Il dit avoir eu une vie sexuelle très précoce et l’on peut sans nul doute souligner que sa pratique fût dès l’origine  déviante et pathologique (la nécrophagie ou inceste par exemple),  intéressé par les jambes des femmes dès ses 3 ans, caressant celles de sa sœur à 10 ans, faisant l’amour pour la première fois vers 13 ans avec une prostituée qui le gardera longtemps comme amant et avec laquelle il aurait eu une fille.  En 1918, depuis longtemps amoureux de sa soeur cadette, il raconte qu’il aurait caressé les jambes  du cadavre de  cette dernière, alors qu’il était agé de 15 ans , après l’avoir photographié sur son lit de mort et dira de cet acte : « Même morte,  elle était très belle ! Je lui ai éjaculé sur le ventre et les jambes, dans sa robe de communiante : elle est partie avec le meilleur de moi-même ! « . Que dire, que penser d’un tel discours ci ce n’est qu’il n’est peut-être que Fantasme, invention ,  et que s’il s’avère être de l’ordre de la réalité, il signe là, un discours pervers (c’est à dire dénué de toute culpabilité, mais bien au contraitre qui semble le rendre tout puissant )  , début de mythomanie et de se créer une autre histoire une nouvelle identité, mais déjà le processus est en route et n’ira que croissant. Il raconte avoir commencé à se travestir vers 18 ans et à sortir dans les bals avec des amis… et avoir eu à 20 ans, une fille, Monique, qu’il retrouvera plus tard, à Bordeaux, prostituée de son état et qui serait devenue sa maîtresse… encore une fois, Et ajoutons que quelques années après le suicide de son père, il le fera exhumer et gardera ses ossements dans un petit cercueil rue des Faussets ( appartement dans lequel il vivra 45 années).  Le cadre est à présent posé, ce retour sur de tels faits marquants s’imposait selon moi, afin d’aborder avec un peu plus d’outils, l’oeuvre de cet Homme qui proclamait « Notre mission sur la Terre est de transformer le monde en immense bordel »

© Pierre Molinier (1900-1976) -Untitled- nd

Au début des années 1920, il suit des cours de dessin à Agen et étudie les oeuvres des maîtres anciens. Après son service militaire vers 22 ans,  après un détour par Paris, Pierre  retourne à Bordeaux, où il s’était installé en 1919 et avait crée une entreprise de peinture en bâtiment, et maintien une vie conventionnelle en apparence, il se marie, a deux enfants : Françoise et Jacques. Mais ses fantasmes sont plus forts que tout, il a de très nombreuses maîtresses qu’il ramène chez lui. Molinier dira même avoir été amoureux de sa fille Françoise, ce dont sa femme s’était rendue compte. 1940 Il est mobilisé comme infirmier, fait prisonnier, à sa libération, il s’installe avec sa famille dans la campagne bordelaise. Son  » Couple ‘ survivra jusqu’en 1949 date où sa femme quitte le domicile. Un an après son départ Pierre érige sa « Tombe prématurée » surmontée d’une croix noire portant comme inscription: « Ci-gît/Pierre MOLINIER/né le 13 avril 1900 mort vers 1950/ce fut un homme sans moralité/il s’en fit gloire et honneur/Inutile/de/P.P.L. » Il se photographie dans son atelier, les bras en croix, en suicidé, puis, dans son appartement, sur son lit de mort.Cette rupture fût probablement un choc pour lui.

De 1946 jusqu’en 1951, c’est une période de rupture avec la vie conventionnelle et l’affirmation de sa liberté par la radicalisation de son comportement , ce qu’on retrouve inévitablement dans son œuvre , par exemple  » Les Orphéons Magiques  » ( poèmes reconnus par Breton comme surréalistes ), sa peinture aussi

De 1951 à 1966, il fait ses autoportraits photographiques, travesti, exprimant son fétichisme des jambes  , tout seul dans son atelier, photos qu’il ne montre qu’aux très rares personnes venant le voir. De ces photos, il fait des découpages pour obtenir  » ses inventions érotiques  » c’est à dire ses photomontages.

En 1955 Il écrit à André Breton et lui envoie un port-folio de photographies de ses oeuvres. André Breton se prend de passion pour ces « oeuvres magiques » et manifeste son enthousiasme pkus partuclièrement face à deux tableaux érotiques que lui adresse Molinier, Les Dames voilées et LaComtesse Midralgar.et lui adresse une série de lettres enthousiastes dans lesquelles il lui écrira notamment « Vous êtes aujourd’hui le maître du vertige, d’un de ces vertiges que Rimbaud s’était donné à tâche de fixer, et peut-être du pire.».

Il lui propose d’exposer plusieurs oeuvres (dix-huit peintures au total dont « Comtesse Midralgar » la voir sur le site Ici)  début 1956 à Paris à la galerie de  » l’Étoile Scellée « .Le jour du vernissage, sont diffusées dans la pièce les chansons d’un inconnu, Léo Ferré.Il en reste un petit catalogue.Préfacé par Breton.

Il fait la connaissance d’ Hans Bellmer, Man Ray Max Ernst etc…. Mais c’est lui qui présente Joyce Mansour à Breton. Elle est une superbe égyptienne très riche et surtout très talentueuse, très grande poétesse érotique. Elle a d’ailleurs écrit Sens interdits , évocateur poème pour son ami….

« Sur le fil sans fin
De sa toile-écran
Funambule du burin
Faux cils excès de joie bas résille
Cris rauques sous le vernis
Sperme amidon fécule et albumine
Des femmes fleurs s’ouvrent dans l’œil du
printemps
Ocelles de plumes sur un pan de mur évanoui
Leur pubis un volcan
Brûlant et stérile
Leur plaie un lac pierre de lune
Un masque une chimère
Couvre leur visage de nuit
La peinture sèche
Un nœud d’angoisse durcit
Un drap défait bande en spirales
Le délire de Pierre Molinier
Vit. »

Joyce Mansour, « Sens interdits » ,1979

Par la suite, Molinier Réalisera le portrait de son amie Joycee pour  le N° 1  de la revue Le Surréalisme même Et fera la couverture du n°2

Pierre Molinier- Portrait de Joyce Monsour illustration pour Le Surréalisme, MEME n°1, superviseur andré Breton 1957, Paris, Jean-Jacques Pauvert ed

Pierre Molinier- Portrait de Joyce Monsour illustration pour Le Surréalisme, Même n°1, superviseur andré Breton 1957, Paris, Jean-Jacques Pauvert ed

 

Pierre Molinier- le surréalisme, même 2, printemps 1957. Cover by Pierre Molinier.

Cover by Pierre Molinier- Le Surréalisme Même N°2, printemps 1957. Superviseur André Breton , Paris, Jean-Jacques Pauvert ed°

Convié par Breton, il exposera une toile à la 8e Exposition internationale du Surréalisme dédiée à Eros, en 1969.

 

À partir des années 1960, c’est Le grand tournant, il se consacre  totalement à son œuvre photographique et picturale, abandonnant son métier de peintre en bâtiment. Molinier se met en scène en se travestissant ou en faisant poser ses amis. Il fait ses premiers essais photographiques de photomontages dans lesquels il réunit, à partir de photographies d’éléments travestis et découpés de son propre corps, les genres masculin et féminin. Montages qu’il re photographie pour parvenir à des tirages les plus propres possibles. Il participe aux manifestations du groupe surréaliste, participe au journal.  Dès lors, l’important, sera  sa collaboration aux publications surréalistes avec ses photomontages qui le font connaître dans le monde entier, mais il continue bien sur à peindre et ses tableaux deviennent fortement érotiques : pour ses glacis, symboliquement, il mélange même son propre sperme aux pigments de couleur.

Mais les 10 années d’amitié avec André Breton qui décrit sa peinture comme  » magique  »  achoppent sur le titre d’un tableau blasphématoire : « Oh !…Marie, Mère de Dieu », réalisé en 1965 (où deux femmes pratiquent une fellation et une sodomie sur un Christ crucifié). En effet ce tableau  parvient même à dissuader André Breton de l’intégrer à l’Exposition Internationale du Surréalisme.

Puisque vous pouvez retrouver la Peinture sur le site je vous propose plutôt deux auto-portraits l’un durant la réalisation de la toile et l’autre une fois achevée. Toujours avec une mise en scène bien léchée…

Pierre Molinier- Molinier autoportrait devant sa toile en cours « Oh !...Marie, Mère de Dieu », 1965, tirage argentique

Pierre Molinier- Molinier autoportrait devant sa toile en cours « Oh !…Marie, Mère de Dieu », 1965, tirage argentique

Pierre Molinier- Molinier autoportrait devant sa toile « Oh !...Marie, Mère de Dieu »finie, 1965, tirage argentique

Pierre Molinier- Molinier autoportrait devant sa toile « Oh !…Marie, Mère de Dieu »finie, 1965, tirage argentique

De cette époque là date aussi sa  » carte de visite  » le représentant en auto-fellation dont il dira qu’il a mis deux ans à y arriver grâce à un joug en fer, pour faire comme les yogis, et qu’il est resté « 18 jours sans rien bouffer d’autre que son sperme ».

Pierre Molinier-Autofellation, ca. 1955-1960

Pierre Molinier-Autofellation, ca. 1955-1960

 

 

En 1962 Raymond Borde lui consacre un film, projeté à Bordeaux en privé en 1964 et projection publique de la version censurée en 1966.  Borde publiera « Pierre Molinier », Un film de Raymond Borde. Texte et commentaire d’ André Breton [reprend l’essentiel de la préface rédigée pour l’exposition à L’Étoile scellée] ,Paris,  Le Terrain Vague ,1964, où les images du film sont reproduites et accompagnées des mots de Breton.  Molinier lui-même tournera en 1965 une sorte d’auto-portrait de 10 minutes sur ses  » Jambes  »

 

Pierre Molinier. Un film de Raymond Borde. Texte de André Breton. (Paris), Le Terrain Vague (1964).

Pierre Molinier. Un film de Raymond Borde. Texte de André Breton. ,Paris, Le Terrain Vague 1964.

 

Pierre Molinier. Un film de Raymond Borde. Texte de André Breton. (Paris), Le Terrain Vague (1964).

Pierre Molinier. Un film de Raymond Borde. Texte de André Breton. Paris, Le Terrain Vague ,1964.

Pierre Molinier. Un film de Raymond Borde. Texte de André Breton. (Paris), Le Terrain Vague (1964).

Pierre Molinier. Un film de Raymond Borde. Texte de André Breton. Paris, Le Terrain Vague, 1964.

 Le Temps de la mort est peint la même année qu’a lieu le tournage du film de Raymond Borde consacré à l’œuvre de Pierre Molinier (le premier d’une importante filmographie). Les papiers réunis par Jean-Luc Mercié permettent de suivre la genèse du documentaire (21 min.) et de constater l’incidence des prises de vue sur l’évolution des peintures. D’abord écarté, Le Temps de la mort est finalement intégré au film dans des plans additionnels par rapport au script original. Molinier insiste sur l’importance du travail de Raymond Borde et reconnaît sa dette envers le film qui l’a incité à retravailler certains tableaux.  À propos du tableau Le Temps de la mort, Molinier déclare : « Pour moi ce tableau est un acte de foi […], puisque la gastronomie et autre buvaillerie sont célébrées, pourquoi pas un culte de la volupté. La volupté qui se rapproche si bien de la béatitude de la mort. » Il est reproduit pour la première fois  en mars 1963 dans le quatrième numéro de la revue La Brèche.( voir le site Melusine surréalisme qui a mis en ligne ces précieux documents et qui nous le font partager. Merci à Eux. ( vous n’y verrez que les texte, mais néanmois il est bien notifié dans le N°4 que Molinier est un des illustrateur.

Pierre Molinier-Le Temps de la mort n° 1, 1962 Huile sur isorel in Pierre Molinier, Paris, Les Presses du réel Kamel Mennour, 2010

Pierre Molinier-Le Temps de la mort n° 1, 1962 Huile sur isorel in Pierre Molinier, Paris, Les Presses du réel Kamel Mennour, 2010

Dans les années 1966-1967, Molinier prépare un ouvrage sur ses peintures (publié chez Pauvert en 1969)  et il  va multiplier les rencontres avec des peintres surréalistes et commence à réunir ses photomontages dans la perspective d’en éditer un  recueil  VOIR ICI  http://www.geocities.jp/belial1313xx/m_selfportrait.html « Le Chaman et ses Créatures » dans lequel apparaissent les visages de deux de ses inspiratrices Emmanuelle Arsan ( avec qui il a pris contact et avec laquelle ils ont entretenu une forte relation epistolaire. et Hanel Koeck,  , «Déesse de l’érotisme» .

Le « Chaman et ses Créatures »est une  réalisation qui lui prendra pas moins de 5 années et bien que le projet  prenne forme,  de nombreux éditeurs renonceront à publier l’album. En effet, ses photographies illustrent ses préférences sexuelles et certaines tendances  (masturbation, éjaculation précoce, sodomie avec godemichés, auto-fellation, masochisme, transvestisme et fétichisme), ce qui n’est pas du goût de tout le monde, Mais Il cessera jamais de modifier la maquette du recueil qui ne sera finalement pas publié de son vivant. Il  sera finalement édité en 1995,  par William Blake & Co.Edit.

Le Chaman et ses créatures est articulé autour de deux figures tutélaires, Emmanuelle et Hanel Koeck, dont l’évolution des relations sentimentales influe sur la distribution des images, leur rythme et leur ordre. Il se documente et exploite abondamment le livre de Mircea Eliade sur le chamanisme : « Le chamanisme est une des techniques archaïques de l’extase, à la fois mystique, magie et “religion” dans le sens large du terme » (préface, Payot, 1950). Les répétitions de bras et de jambes ainsi que la symétrie qui caractérisent les photomontages trouvent leur source autant dans les représentations de Shiva ou dans le tantrisme1 que dans une publicité de machine à laver découpée et conservée par Molinier. Sur le pavois, la planche 26 du Chaman, est citée par l’écrivaine, journaliste et éditrice féministe Xavière Gaut hier dans son étude Surréalisme et sexualité (Gallimard, 1971) qui dresse un bilan sévère du rapport des surréalistes au corps et à l’amour.

Pierre Molinier-  Le chaman et ses créatures , William Blake & Co.Edit. 1995

Pierre Molinier, Chaman I, 1968

Pierre Molinier, Chaman I, 1968

Pierre Molinier Le Chaman, à Toute Marge, planche 1 " Chaman et ses créatures”, 1965

Pierre Molinier Le Chaman, à Toute Marge, planche 1  » Chaman et ses créatures”, 1965

Pierre Molinier- Le Chaman, variante de la planche qui ouvre Chaman et ses créatures.1965-1968

Pierre Molinier- Le Chaman, variante de la planche qui ouvre Chaman et ses créatures.1965-1968

© Pierre Molinier- Introit-Collage préparatoire inédit (n°1) pour le photomontage Introït, planche 2 de l'album Le Chaman et ses créatures

© Pierre Molinier- Introit-Collage préparatoire inédit (n°1) pour le photomontage Introït, planche 2 de l’album Le Chaman et ses créatures

Pierre Molinier - Collage préparatoire inédit (n°2) pour Introït, planche 2 du Chaman et ses créatures, 1965-1968

Pierre Molinier – Collage préparatoire inédit (n°2) pour Introït, planche 2 du Chaman et ses créatures, 1965-1968

Pierre Molinier- Collage préparatoire inédit (n°3), avant dernier état pour Introït, planche 2 du Chaman et ses créatures, 1965-1968

Pierre Molinier- Collage préparatoire inédit (n°3), avant dernier état pour Introït, planche 2 du Chaman et ses créatures, 1965-1968

Pierre Molinier- Introit planche 02 du "Chaman et ses créatures”, 1966

Pierre Molinier- Introit planche 02 du « Chaman et ses créatures”, 1966

Pierre Molinier-Effigie, planche 03, 1961 pour le chaman et ses créatures

Pierre Molinier-Effigie, planche 03, 1961 pour le chaman et ses créatures

Pierre Molinier- Rêve, ou Les pieds amoureux, photomontage, planche 7 du Chaman et ses créatures, 1968

Pierre Molinier- Rêve, ou Les pieds amoureux, photomontage, planche 7 du Chaman et ses créatures, 1968

Pierre Molinier- Les bottes , planche 13, pour le chaman et ses créatures 1966-68

Pierre Molinier- Les bottes , planche 13, pour le chaman et ses créatures 1966-68

Pierre Molinier- Collage inédit (réutilisant deux images du Stylite), planche 14 du Chaman et ses créatures, 1965-1968

Pierre Molinier- Collage inédit (réutilisant deux images du Stylite), planche 14 du Chaman et ses créatures, 1965-1968

Pierre Molinier, L’éperon d’amour, Planche 15,du Chaman et ses créatures, 1966-68

Pierre Molinier, L’éperon d’amour, Planche 15,du Chaman et ses créatures, 1966-68

Pierre Molinier- Pantomine céleste ,Collage, planche 19 , Chaman et ses créatures, 1965-1968

Pierre Molinier- Pantomine céleste ,Collage, planche 19 , Chaman et ses créatures, 1965-1968

Pierre Molinier- La rose noire , planche 23, 1965 pour le chaman et ses créatures (2)

Pierre Molinier- La rose noire , planche 23, 1965 pour le chaman et ses créatures (2)

Pierre Molinier-La Victoire , planche 24 Photomontage pour le chaman et ses créatures 1966-68

Pierre Molinier-La Victoire , planche 24 Photomontage pour le chaman et ses créatures 1966-68

Pierre Molinier -Photomontage Portrait d'Hanel planche 30 du Chaman et ses créatures, 1965-1968

Pierre Molinier -Photomontage Portrait d’Hanel planche 30 du Chaman et ses créatures, 1965-1968

Pierre Molinier- Féminin pluriel est triste, planche 32, 1967, Le Chaman et ses créatures, 1965-1968

Pierre Molinier- Féminin pluriel est triste, planche 32, 1967, Le Chaman et ses créatures, 1965-1968

Pierre Molinier- Ossipago-Collage planche 35 du Chaman et ses créatures , 1967

Pierre Molinier- Ossipago-Collage planche 35 du Chaman et ses créatures , 1967

Pierre Molinier -Le Podex d’amour, planche 39 pour le chaman et ses créatures 1966-68

Pierre Molinier -Le Podex d’amour, planche 39 pour le chaman et ses créatures 1966-68

Pierre Molinier- Le triomphe des tribades ou Sur le pavois, 1967 pour le chaman et ses créatures

Pierre Molinier- Le triomphe des tribades ou Sur le pavois, 1967 pour le chaman et ses créatures

pierre molinier -Collage Festin de Manès, planche 40 du Chaman et ses créatures, 1965-1968

pierre molinier -Collage Festin de Manès, planche 40 du Chaman et ses créatures, 1965-1968

Pierre Molinier- Collage L'étoile de six, planche 43 Le Chaman et ses créatures 1965-1968

Pierre Molinier- Collage L’étoile de six, planche 43 Le Chaman et ses créatures 1965-1968

Pierre Molinier- collage d'Emmanuelle, planche 49 du Chaman et ses créatures, 1965-1968

Pierre Molinier- collage d’Emmanuelle, planche 49 du Chaman et ses créatures, 1965-1968

 

Pierre Molinier- Hanel 1, Cliché 51, pour le chaman et ses créatures 1965

Pierre Molinier- Hanel 1, Cliché 51, pour le chaman et ses créatures 1965

Pierre Molinier- Collage Cravache, planche 53 du Chaman et ses créatures, 1965-1968

Pierre Molinier- Collage Cravache, planche 53 du Chaman et ses créatures, 1965-1968

Parallèlement à cela il travaille à la série « L’œuvre, le peintre et son fétiche » et vers 1968, il créé « La grande mêlée », apothéose de ses photomontages destinés au « Chaman et ses Créatures »

Pierre Molinier La grande mélée, 1969

Pierre Molinier La grande mélée, 1969

D’autre part il sera recherché tous les documents possibles sur les contacts avec les cinéastes Simsolo et Berlanga, sachant que la relation avec Luciano Castelli a fait l’objet d’un dossier complet par les bons soins de la Maison Européenne de la Photographie. Cette exposition fait suite à un ensemble de manifestations autour de Pierre Molinier, organisées par l’Enseigne des Oudin, à l’occasion de la publication d’un dossier par l’éditeur bordelais Jour de Lettre et d’un recueil de souvenirs, de poésies et de photos de Pierre Molinier et de Pierre Bourgeade en co-édition par Voix-Richard Meier et L’Enseigne des Oudin en 1996 et 97, dans lequel  Bourgeade écrira  « La liberté vécue entre ces quatre murs, le problème de l’humanité (qu’est-ce qu’être homme, et comment l’être ?) sans cesse posé dans sa tête, on comprend que Molinier n’ait cessé d’hésiter au bord de ce gouffre : être homme – et pourquoi n’être pas femme ? Le mot homme a deux sens et, comme dans ces illusions d’optique où sitôt que la conscience saisit un dessin c’est un autre dessin qui veut apparaître, en même temps qu’il était le plus homme de tous, Molinier, par la force des choses, l’était le moins. »recueil de souvenirs, de poésies et de photos de Pierre Molinier et de Pierre Bourgeade en co-édition par Voix-Richard Meier et L’Enseigne des Oudin en 1996 et 97. 

 

 

 

Pierre Molinier – Le Modele, 1970

 

 

 

Jindřich Štyrský- Emilie Comes to Me in a Dream

Publié à l’origine en 1933, seulement environ 20 exemplaires connus restent d' »Emilie přichází ke MNE ve snu ».

Štyrský était un peintre, poète, photographe, artiste du collage et éditeur. Un membre fondateur du groupe surréaliste de Chechoslovakia, il a édité pour la Erotika Revue qui inclus illustrations réalisées par des artistes tchèques célèbres et avait une maison d’édition appelée Edice 69 (édition 69)Emilie přichází ke MNE ve snu  ( parue dans  le volume 6.)

Štyrský  était fasciné par les rêves et enregistrait ses propres rêves  aux travers de l’écriture, et plus tard, des dessins. Pour lui, l’état de rêve était un « entrepôt de motifs » qu’il réunissait dans le collage et la peinture jusqu’à sa mort en 1942.

L’imagerie de Štyrský est un « flou » entre l’érotique et le morbide. Il Utilisait des cartes postales « porno hardcore » allemandes et anglaises et des livres également . Štyrský dissocie clairement le sexe de la procréation et la conçoit à partir d’un point de vue purement de plaisir à (se) donner.

Des éléments incongrus , comme des détails végétals, un parachute et un ciel étoilé soulignent l’orgasmique tandis les squelettes, les hommes aux  masques à gaz, les cercueils et des yeux désincarnés tirent vers une tonalité plus sinistre. Štyrský peut paraitre choquant aux yeux des puritains et qui l’ont étés d’ailleurs.

Comme l’a écrit Bohuslav Brouk dans sa postface pour Emilie;

« Les personnes qui cachent leur sexualité méprisent leurs capacités innées sans pouvoir s’élever au-dessus. Ils nient leur mortalité … Toute illusion à leur animalité, non seulement dans la vie, mais aussi dans les sciences, la littérature et l’art, les blesse parce qu’il perturbe leur rêverie. « 

L’édition originale comprenait seulement 10 photomontages, l’histoire de Štyrský et la postface Brouk. (Deux plaques de la série n’ ont pas été éditées sur l’original en raison de pornographie infantile. Ces deux ont été incluses ici.)

Emilie vient à moi dans mon rêve [de Emilie Prichází Ke Mne Ve Snu, Prague, 1933], Jindřich Štyrský

Emilie vient à moi dans mon rêve [de Emilie Prichází Ke Mne Ve Snu, Prague, 1933], Jindřich Štyrský

Emilie vient à moi dans mon rêve [de Emilie Prichází Ke Mne Ve Snu, Prague, 1933], Jindřich Štyrský

Emilie vient à moi dans mon rêve [de Emilie Prichází Ke Mne Ve Snu, Prague, 1933], Jindřich Štyrský

Emilie vient à moi dans mon rêve [de Emilie Prichází Ke Mne Ve Snu, Prague, 1933], Jindřich Štyrský

Emilie vient à moi dans mon rêve [de Emilie Prichází Ke Mne Ve Snu, Prague, 1933], Jindřich Štyrský

Emilie vient à moi dans mon rêve [de Emilie Prichází Ke Mne Ve Snu, Prague, 1933], Jindřich Štyrský

Emilie vient à moi dans mon rêve [de Emilie Prichází Ke Mne Ve Snu, Prague, 1933], Jindřich Štyrský

Emilie vient à moi dans mon rêve [de Emilie Prichází Ke Mne Ve Snu, Prague, 1933], Jindřich Štyrský

Emilie vient à moi dans mon rêve [de Emilie Prichází Ke Mne Ve Snu, Prague, 1933], Jindřich Štyrský

Emilie vient à moi dans mon rêve [de Emilie Prichází Ke Mne Ve Snu, Prague, 1933], Jindřich Štyrský

Emilie vient à moi dans mon rêve [de Emilie Prichází Ke Mne Ve Snu, Prague, 1933], Jindřich Štyrský

Emilie vient à moi dans mon rêve [de Emilie Prichází Ke Mne Ve Snu, Prague, 1933], Jindřich Štyrský

Emilie vient à moi dans mon rêve [de Emilie Prichází Ke Mne Ve Snu, Prague, 1933], Jindřich Štyrský

Emilie vient à moi dans mon rêve [de Emilie Prichází Ke Mne Ve Snu, Prague, 1933], Jindřich Štyrský

Emilie vient à moi dans mon rêve [de Emilie Prichází Ke Mne Ve Snu, Prague, 1933], Jindřich Štyrský

Emilie vient à moi dans mon rêve [de Emilie Prichází Ke Mne Ve Snu, Prague, 1933], Jindřich Štyrský

Emilie vient à moi dans mon rêve [de Emilie Prichází Ke Mne Ve Snu, Prague, 1933], Jindřich Štyrský (B) _e_e

Emilie vient à moi dans mon rêve [de Emilie Prichází Ke Mne Ve Snu, Prague, 1933], Jindřich Štyrský

Emilie vient à moi dans mon rêve [de Emilie Prichází Ke Mne Ve Snu, Prague, 1933], Jindřich Štyrský

Crafty Dogma 

Adriana Muller (Crafty Dogma) Drowning   ,2012

Adriana Muller (Crafty Dogma) Drowning ,2012


Adriana Muller (Crafty Dogma) Induced    ,2011

Adriana Muller (Crafty Dogma) Induced ,2011


Adriana Muller (Crafty Dogma)  hidden, 2012

Adriana Muller (Crafty Dogma) hidden, 2012

 

Adriana Muller (Crafty Dogma) untitled2,2012

Adriana Muller (Crafty Dogma) untitled2,2012


Adriana Muller (Crafty Dogma) untitled3, 2012

Adriana Muller (Crafty Dogma) untitled3, 2012


Adriana Muller (Crafty Dogma)  The Conjurer Cut and paste collage made using fire., 2013

Adriana Muller (Crafty Dogma) The Conjurer Cut and paste collage made using fire., 2013


Adriana Muller (Crafty Dogma) caught, 2013

Adriana Muller (Crafty Dogma) caught, 2013


Adriana Muller (Crafty Dogma) Welcome to my nightmare ,2012

Adriana Muller (Crafty Dogma) Welcome to my nightmare ,2012


Adriana Muller (Crafty Dogma) Psychedelia  ,2012

Adriana Muller (Crafty Dogma) Psychedelia ,2012


Adriana Muller (Crafty Dogma) The man who is above , 2014

Adriana Muller (Crafty Dogma) The man who is above , 2014

 studioschneidenfreude

Conroy Maddox (1912-200)- Origin of the Family and Keeper of the Arsenal ,collage  with hand-colouring, 1940-71

 

Conroy Maddox (1912-200)- Origin of the Family and Keeper of the Arsenal ,collage with hand-colouring, 1940-71

 

 

 

Conroy Maddox (1912-200)- Origin of the Family and Keeper of the Arsenal ,collage with hand-colouring, 1940-71


Conroy Maddox (1912-200)- Origin of the Family and Keeper of the Arsenal ,collage with hand-colouring, 1940-71

 

Conroy Maddox (1912-200)- Origin of the Family and Keeper of the Arsenal ,collage with hand-colouring, 1940-71

 

printed by The Star Press, published by Alexander Postan Publishing

Václav Zykmund (1914 – 1984)

Václav Zykmund peintre éminent tchèque, graphiste, théoricien de l’art et critique, est né le 18 Juin 1914 à Liben de Prague. Au cours de sa vie, il Zykmund versée que l’art visuel, mais ce était aussi un photographe, cinéaste, poète, écrivain et traducteur (traduit de poètes surtout français). Pendant de nombreuses années, il a également travaillé comme une école secondaire et professeur d’université.

Il a étudié à la vraie école de Rakovník. Après sa réussite a commencé ses études à l’Université Charles, en particulier la Faculté d’Architecture et de l’Université technique tchèque, où il se consacre à la Faculté de génie géométrie descriptive et le dessin. En raison de sa position de gauche a été envoyé à Mukačova, jusqu’en 1938 où il a enseigné à la réforme de l’école de grammaire russe.

Pendant les années 1948 – 1952 il se consacre à un studio de cinéma d’animation de marionnettes à Brno. Plusieurs années ont travaillé et donné des conférences à la Faculté des arts de l’Université Masaryk de Brno, où il a obtenu un doctorat .. un doctorat., a également enseigné à l’Académie Janacek et aussi à l’extérieur au Collège des Beaux-Arts, basée à Bratislava. Pendant les années 1960 à 1972 a dirigé le département de théorie de l’art et de l’éducation à l’Université Palacky à Olomouc, où, depuis 1966, il a travaillé comme docent.

Sa première exposition a été organisée en 1933 à Rakovník.

Václav édition Zykmund était le fondateur de Ra, qui a été créé en 1937 à Rakovník et le groupe surréaliste Ra, qui a été créé au fil des années 1947-1948 ont travaillé à Brno. Il a été membre de l’Association des Artistes plasticiens à Prague, le pays des beaux Artistes de Moravie-Silésie et de Moravie-Silésie Association des Artistes plasticiens Ales à Brno, groupements ou associations Parabole Q.

Pendant les années 1952 – 1972 a été ciblée et entièrement concentrés uniquement sur la théorie de l’art et l’esthétique. Après 1972, il a été interdit pour des raisons politiques pourraient enseigner et publier uniquement sous un nom d’emprunt, de sorte Václav Zykmund de nouveau décidé de se concentrer pleinement sur son propre art, écrivain et réalisateur travail.

Au fil des ans, lorsqu’il sera pleinement abordé la création de l’art, ont été plongés dans un niveau plus théorique cette industrie. Sa principale publication d’articles de journaux, des critiques et a écrit plusieurs introductions aux différents catalogues d’exposition.

Dans sa formation esthétique d’abord exprimé la théorie marxiste et ses enjeux actuels de l’art et de l’esthétique. Son intérêt se tourna principalement à la sémiotique F. de Saussure. Notre point de vue est également penchée sur la nature et le rôle de symbole dans l’art, la théorie des archétypes, il se est aussi intéressé travaille W. Worringer, H. Sedlmayr ou H. Hausensteina. Leurs œuvres intégrant également dans leurs conférences.

Il faut également noter les affiliations politiques de Vaclav Zykmund. Il était considéré comme un intellectuel de gauche. A partir de 1933 il a été membre du Parti communiste. Après 1972, il a été expulsé de la partie et il a même été interdit toutes les activités dans le domaine de la culture.

Václav Zykmund mort le 10 mai 1984 à Brno et est également enterré dans le crématoire Brno.

Marcel G. Lefrancq (1916-1974)

Marcel G. Lefrancq est un nom peu connu du surréalisme Belge et pourtant, il compte a son actif bon nombre de collages et de photographies ainsi que quelques objets témoins de ce mouvement en Belgique.

En 1939, il compta parmi les membres fondateurs du Groupe surréaliste en Hainaut. La même année, il est engagé comme photographe par l’IRPA, pour procéder à l’inventaire des oeuvres d’art risquant d’être détruites par la guerre qui s’annonce. En 1940, il publie à deux reprises des clichés dans L’invention collective, la revue belge dirigée par René Magritte ( voir les autres articles sur lui Ici) et Raoul Ubac ( voir les autres articles sur lui Ici), avec qui il est ami, puis il entre dans la résistance.

Après la dissolution du Groupe surréaliste en Hainaut, il participe à la création du groupe Haute Nuit, en 1947. Deux ans plus tard, Dotremont lui écrit pour proposer un rapprochement entre Haute Nuit et Cobra. C’est dans cet esprit que Lefrancq collabore aux numéros 2 et 6 de la celèbre revue  Cobra.

La majeure partie de son oeuvre photographique est moins surréalistes ( les thématiques font plus penser à Brassaï, par exemple)  mais ses collages ou objets, le restent. je vous propose quelques collages et photographies vous pouvez les retrouver sur le site que son fils à créer Ici (en petits formats).

Les photographies

à retrouvez pour celles datant d’aavant ou de 1948, dans le livre  « Aux Mains de La Lumière, Images et Poèmes. Introduction by Armand Simon. Mons, France,  Editions de Haute Nuit, 1948

Marcel G. Lefrancq - Heide, 1942

Marcel G. Lefrancq – Heide, 1942

Marcel G. Lefrancq -Sculpture, 1948

Marcel G. Lefrancq -Sculpture, 1948

Marcel G. Lefrancq - Eglogue emblématique, 1967

Marcel G. Lefrancq – Eglogue emblématique, 1967

Marcel G. Lefrancq -Etude de forme 1, 1939

Marcel G. Lefrancq -Etude de forme 1, 1939

Marcel G. Lefrancq – Nu à la dentelle, 1955

Marcel G. Lefrancq – Nu à la dentelle, 1955

Marcel G. Lefrancq -L'actuelle, 1947

Marcel G. Lefrancq -L’actuelle, 1947

Marcel G. Lefrancq -sans titre (avant 1945)

Marcel G. Lefrancq -sans titre (avant 1945)

Marcel G. Lefrancq -sans titre, Nd

Marcel G. Lefrancq -sans titre, Nd

Marcel G. Lefrancq -La sieste, 1942

Marcel G. Lefrancq -La sieste, 1942

Marcel G. Lefrancq - Sans Titre, 1972

Marcel G. Lefrancq – Sans Titre, 1972

Marcel G. Lefrancq - Portrait d’Akarova, 1938 Photomontage Akarova et le masque du diable dans l’histoire du soldat (Stravinsky) 1935

Marcel G. Lefrancq – Portrait d’Akarova, 1938 Photomontage Akarova et le masque du diable dans l’histoire du soldat (Stravinsky) 1935

Marcel G. Lefrancq - La Venus des Ténèbres, 1949

Marcel G. Lefrancq – La Venus des Ténèbres, 1949

Marcel G. Lefrancq - Haunted eyes, 1947

Marcel G. Lefrancq – Haunted eyes, 1947

Marcel G. Lefrancq -le regne vegetal 1938

Marcel G. Lefrancq -le regne vegetal 1938

Marcel G. Lefrancq -Endless Repetition, 1948

Marcel G. Lefrancq -Endless Repetition, 1948

Marcel-G. Lefrancq -Étude de forme V, 1948(AUX MAINS DE LA LUMIÈRE. IMAGES ET POÈMES présentés par Armand SIMON. Mons (Belgique), Éditions de Haute nuit, 1948)

Marcel-G. Lefrancq -Étude de forme V, 1948(AUX MAINS DE LA LUMIÈRE. IMAGES ET POÈMES présentés par Armand SIMON. Mons (Belgique), Éditions de Haute nuit, 1948)

Marcel G. Lefrancq - l'ennemi, 1948

Marcel G. Lefrancq – l’ennemi, 1948

Marcel G. Lefrancq - Eloge du carnage, 1948

Marcel G. Lefrancq – Eloge du carnage, 1948

Marcel G. Lefrancq - Elue, 1945 (2)

Marcel G. Lefrancq – Elue, 1945

Marcel G. Lefrancq - La Loi de la Coincidences , 1948 from AUX MAINS DE LA LUMIÈRE. IMAGES ET POÈMES présentés par Armand SIMON. Mons (Belgique), Éditions de Haute nuit, 1948 (2)

Marcel G. Lefrancq – La Loi de la Coincidences , 1948 from AUX MAINS DE LA LUMIÈRE. IMAGES ET POÈMES présentés par Armand SIMON. Mons (Belgique), Éditions de Haute nuit, 1948

Marcel G. Lefrancq - Méréorite ,1940

Marcel G. Lefrancq – Méréorite ,1940

Marcel G. Lefrancq -L'objectivité scientifique , 1948

Marcel G. Lefrancq -L’objectivité scientifique , 1948

Marcel-G. Lefrancq -Parc de Mons la nuit, 1938

Marcel-G. Lefrancq -Parc de Mons la nuit, 1938

Les Collages

Marcel G. Lefrancq - Les onze mois de la bonne année 1939 - 1945 1 (2)

Marcel G. Lefrancq – Les onze mois de la bonne année 1939 – 1945

Marcel G. Lefrancq - Les onze mois de la bonne année 1939 - 1945 1 (2)

Marcel G. Lefrancq – Les onze mois de la bonne année 1939 – 1945

Marcel G. Lefrancq - Les onze mois de la bonne année 1939 - 1945 (2)

Marcel G. Lefrancq – Les onze mois de la bonne année 1939 – 1945

Marcel G. Lefrancq - Visage from Les onze mois de la bonne année 1939 - 1945 1

Marcel G. Lefrancq – Visage from Les onze mois de la bonne année 1939 – 1945

Marcel G. Lefrancq - Collage,from Les onze mois de la bonne année 1939 - 1945

Marcel G. Lefrancq – Collage,from Les onze mois de la bonne année 1939 – 1945

Marcel G. Lefrancq - Collage, from Les onze mois de la bonne année 1939 - 1945

Marcel G. Lefrancq – Collage, from Les onze mois de la bonne année 1939 – 1945

Marcel G. Lefrancq - Qui dort dîne, 1938

Marcel G. Lefrancq – Qui dort dîne, 1938

Marcel G. Lefrancq -Le Saint Esprit, 05.05.1938

Marcel G. Lefrancq -Le Saint Esprit, 05.05.1938

Marcel G. Lefrancq-Les secours de la religion, 06.05.1938

Marcel G. Lefrancq-Les secours de la religion, 06.05.1938

Marcel G. Lefrancq - Nécessité du retour à la terre ,1938

Marcel G. Lefrancq – Nécessité du retour à la terre ,1938

Marcel G. Lefrancq - L’oeuf de l’aigle, 1938

Marcel G. Lefrancq – L’oeuf de l’aigle, 1938

Marcel G. Lefrancq - circeo,1939

Marcel G. Lefrancq – circeo,1939

Marcel G. Lefrancq - sans titre, 05.06.1939

Marcel G. Lefrancq – sans titre, 05.06.1939

Marcel G Lefrancq -Initiation ou lettre ouverte à Monseigneur, 1939

Marcel G Lefrancq -Initiation ou lettre ouverte à Monseigneur, 1939

Marcel G. Lefrancq - La dialectique 1945

Marcel G. Lefrancq – La dialectique 1945

Marcel G. Lefrancq - La Chute de l’Empire d’Orient, 1947

Marcel G. Lefrancq – La Chute de l’Empire d’Orient, 1947

Karel Teige

Né à Prague en décembre 1900, Karel Teige était un éditeur et graphiste ainsi que la figure majeure du mouvement d’avant-garde tchèque « Devětsil », mouvement qui utilisait de nouvelles formes telles que le « poème pictural ». La vision de Teige, que l’art doit devenir la vie et l’art doit être fait par tout le monde, est encapsulé dans son travail de collagiste. Pourtant à son époque  il était reconnu pour son identité en tant que théoricien, éditeur et typographe, et non comme un créatif.

Dans les années 20 Teige   a voyagé  dans de nombreux pays en Europe et s’est rapproché des surréalistes et des avants- gardistes en toutes formes de l’époque  ( voir cet article) . Les influences d’artistes comme René Magritte, Max Ernst et Man Ray (et les surréalistes internationaux) sont très présentes dans ces collages personnels, qu’il débutera dans la fin des années 30, une fois évincé de la vie artistique et théoricienne Russe. Ayant « absorbé » les stratégies du mouvement moderne au cours de ses voyages puis en les ayant diffusés via ReD et son travail d’éditeur, il va les mettre en application dans sa propre œuvre. Ce n’est qu’après  le procès de Moscou (de Staline) en 1936, au cours duquel de nombreux  de ses amis furent expulsés du Parti communiste ( lui par contre n’y a jamais adhéré) , qu’il se tournera vers le collage. 

Ils  sont à la fois une expression  lyrique de sa propre subjectivité et également une interprétation visuelle de son idéologie. Teige a produit plus de 300 de ces collages entre les années 1935 et 1951 . L’élément érotique, la nudité la femme , la nature  y  ont une place très  importante. Mais c’est aussi une métaphore visuelle qu’il nous offre là.

Avec des ciseaux et de la colle, il construit une réalité poétique.  Les découpages  photographiques du monde réel sont extraits de leur contexte d’origine et reconstruit dans un paysage de rêve de juxtapositions absurdes.  Il fusionne poétiquement le paysage et la forme féminine dans une image de la fertilité utopique, ( symbole métaphorique de  la nouvelle société dont il a toujours rêvé pour son pays). 

Vojtěch Lahoda a écrit  dans un essai en 1999 que dans  le travail de Teige  : « La nature devient le théâtre d’un paysage composé érotique ,  une sorte de terre mère «  .

Teige développe cette conception du paysage « femme » idéale. 

Le  corps de la femme est démonté et ressuscité sous une forme distillée afin de présenter la quintessence de l’érotisme féminin. Les bras et les seins jaillissent de la terre, des machines, elle fait partie intégrante de l’architecture, s’y intrique. Même si les femmes, ou des morceaux de femmes, constituent la base de toutes ces compositions, la matière du corps féminin n’est pas  le thème réel de son travail, mais plutôt de la matière première, et la grammaire dont Teige fait l’usage afin de partager  ses états  émotionnels ou sa pensée politique et ses désillusions.

Article très complet en Anglais sur Karel Teige  Ici  ( lien en traduction française, c’est approximatif mais on le comprend très bien. Vous pouvez le désactiver si vous le souhaitez)

Source this book Scan de  Karel Teige  Ed° Torst National Museum of Literature, 2001 Pague, 

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Karel Teige -Collage# 01, 1935 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige -Collage# 01, 1935 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige Collage# 05 1935

Karel Teige Collage# 05 1935 c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige - Collage# 06, 1936 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige – Collage# 06, 1936 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige - Collage# 23, 1936 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige – Collage# 23, 1936 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage #25, 1936

Karel Teige- Collage #25, 1936 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige, Collage #26, 1936 . (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige, Collage #26, 1936 . (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige - Collage #27, 1936

Karel Teige – Collage #27, 1936 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige, Collage #28, 1938

Karel Teige, Collage #28, 1938(c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage #31,1937 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage #31,1937 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige Collage# 34, 1937 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige Collage# 34, 1937 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige Collage# 36 1937 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige Collage# 36 1937 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 40, 1937

Karel Teige- Collage# 40, 1937

Karel Teige- Collage# 40, 1937 . (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 40, 1937 . (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage#45, 1938

Karel Teige-Collage#45, 1938 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige -Collage #46 , 1938

Karel Teige -Collage #46 , 1938 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 47,1938 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 47,1938 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage# 48 , 1938

Karel Teige-Collage# 48 , 1938 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige Collage# 50, 1937 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige Collage# 50, 1937 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige - Collage #55, 1938 . (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige – Collage #55, 1938 . (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 57 ,1938 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 57 ,1938 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage#63 , 1938 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage#63 , 1938 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige, Collage #68, 1939

Karel Teige, Collage #68, 1939 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige - Collage #70,1939

Karel Teige – Collage #70 ,1939 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige - Collage # 70a , Melancholia, 1939. (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige – Collage # 70a , Melancholia, 1939. (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 73,1939 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 73,1939 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage #88, 1939 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage #88, 1939 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage# 94 , 1939

Karel Teige-Collage# 94 , 1939 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage# 99, 1939 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage# 99, 1939 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage# 109 , 1939

Karel Teige-Collage# 109 , 1939 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 115,1939 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 115,1939 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige,- Collage #129, 1940. (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige,- Collage #129, 1940. (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige - Collage #138 , 1940

Karel Teige – Collage #138 , 1940 (c) Nachlass Karel Teige (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage#141, 1940.

Karel Teige- Collage#141, 1940. (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige, collage 143, 1940. Source: Karel Teige.

Karel Teige, collage 143, 1940. Source: Karel Teige. (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige Collage# 145 , 1940 à partir d'une photo de george platt lynes (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige Collage# 145 , 1940 à partir d’une photo de george platt lynes (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage 163, 1940.

Karel Teige- Collage #163, 1940. (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage, # 184a ,1939

Karel Teige- Collage, # 184a ,1939 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage #188, 1941(c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage #188, 1941(c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage#189, 1941.(c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage#189, 1941.(c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage #190, 1941.(c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage #190, 1941.(c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige - Collage untitled, 1941

Karel Teige – Collage untitled, 1941 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 191, 1941

Karel Teige- Collage# 191, 1941 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige - Collage # 196, 1941

Karel Teige – Collage # 196, 1941 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige - Collage# 198 ,1941 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige – Collage# 198 ,1941 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage# 205 , 1941

Karel Teige- Collage# 205 , 1941 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage# 208 , 1941

Karel Teige- Collage# 208 , 1941 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige - Collage# 225 ,1942(c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige – Collage# 225 ,1942(c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage # 226, 1942 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage # 226, 1942 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage# 228 , 1942

Karel Teige- Collage# 228 , 1942 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage #233, 1942

Karel Teige-Collage #233, 1942 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage #239, 1942

Karel Teige- Collage #239, 1942 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige - Collage # 243, 1942

Karel Teige – Collage # 243, 1942 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage #247, 1942 . (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage #247, 1942 . (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige -Collage #248,1942 . (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige -Collage #248,1942 . (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage# 249 , 19342

Karel Teige- Collage# 249 , 19342 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage #262, 1942.

Karel Teige- Collage #262, 1942. (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige - Collage #286, 1943

Karel Teige – Collage #286, 1943 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage #247, 1942 . (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage #247, 1942 . (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage # 271, 1943 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage # 271, 1943 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage# 288, 1943. (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage# 288, 1943. (c) Nachlass Karel Teige

Karel-Teige-Collage-# 288, 1943.© Museum of Czech Literature c) Nachlass Karel TeigePrague

Karel-Teige-Collage-# 288, 1943.© Museum of Czech Literature c) Nachlass Karel TeigePrague

Karel Teige - Collage #290, 1943 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige – Collage #290, 1943 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige - Collage #293, 1944 . (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige – Collage #293, 1944 . (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige,- Collage# 299, 1944. (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige,- Collage# 299, 1944. (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage# 303 , 1945 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-Collage# 303 , 1945 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 306, 1945. (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 306, 1945. (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 311,1945(c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 311,1945(c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 314, 1945. (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 314, 1945. (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage #315, 1946

Karel Teige- Collage #315, 1946 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 317 , 1947 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 317 , 1947 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage # 318, 1946. (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage # 318, 1946. (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage # 323, 1946(c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage # 323, 1946(c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige - Collage #325 , 1947

Karel Teige – Collage #325 , 1947 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige -Collage # 326, 1947 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige -Collage # 326, 1947 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage #327, 1947

Karel Teige- Collage #327, 1947 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige - Collage #336, 1947

Karel Teige – Collage #336, 1947 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 338, 1947.

Karel Teige- Collage# 338, 1947. (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- collage # 344, 1948

Karel Teige- Collage # 344, 1948 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage #346, 1948. (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage #346, 1948. (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage #347, 1948. (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage #347, 1948.
(c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige - Collage #350, 1948

Karel Teige – Collage #350, 1948 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige, collage 353, 1948.(c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige, collage 353, 1948.(c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige - Collage #355, 1948

Karel Teige – Collage #355, 1948 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige Collage #357, 1948(c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige Collage #357, 1948(c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 358, 1948. (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 358, 1948. (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige, collage 361, 1948. Source: Karel Teige.

Karel Teige- Collage# 361, 1948. (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage #365, 1949.(c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage #365, 1949.(c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage #366, 1949

Karel Teige- Collage #366, 1949 (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 371, 1951.(c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 371, 1951.(c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 373, 1951.(c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 373, 1951.(c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 374, 1951(c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige- Collage# 374, 1951(c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige - Collage #374, 1951 . (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige – Collage #374, 1951 . (c) Nachlass Karel Teige

Karel Teige-SCAN

Karel Teige-SCAN Karel Teige  Ed° Torst National Museum of Literature, 2001 Pague,

Karel Teige-SCAN

Karel Teige-SCAN Karel Teige  Ed° Torst National Museum of Literature, 2001 Pague,

Karel Teige-SCAN

Karel Teige-SCAN Karel Teige  Ed° Torst National Museum of Literature, 2001 Pague,

Karel Teige-SCAN

Karel Teige-SCAN  Karel Teige  Ed° Torst National Museum of Literature, 2001 Pague,

Karel Teige-SCAN

Karel Teige-SCAN Karel Teige  Ed° Torst National Museum of Literature, 2001 Pague,

Karel Teige-SCAN

Karel Teige-SCAN Karel Teige  Ed° Torst National Museum of Literature, 2001 Pague,

Sur ce Blog D’autres Collages complétant ces derniers Ici 

Et aussi Tous les articles sur Karel teige et notament  Karel Teige et son Magazine ReD ( 1927-31)

 sur le net Plus Ici

Claude CAHUN & Marcel MOORE Aveux non avenus. (Unavowed confessions). Paris, Editions du Carrefour, 1930

Je reposte les articles que l’adagp a fait supprimer sur dénonciation . Mais heureusement une SAUVEGARDE par archiche.org  fût realisée  ICI : Publié par Kate03/10/2012

 

Je remercie vivement  Andrea Oberhuber qui cite mon article et prend la peine d’ajouter l’hyperlien qui renvoyait à l’article à l’époque, page 5 dans sa recherche « Projets photolittéraires et modes de lecture de l’objet livre dans les années trente » , [format pdf ]

 

Les Aveux non avenus est un livre magistral et méconnu, un vaste poème en prose dans lequel il faut se perdre, comme on peut se perdre dans Une saison en enfer de Rimbaud. Élaboré en une dizaine d’années,(entre 1919 et 1929), « Aveux non avenus » est le livre majeur de Claude Cahun, poète, photographe et plasticienne surréaliste. Il s’agit de sa grande entreprise autobiographique qui met en jeu l’aventure inquiétante de vivre et la quête d’images diffractées de l’insaisissable identité. Organisé en courtes séquences cinématographiques, photographiques, le texte est un savant enregistrement et montage de fragments de moments vécus, de récits de rêves, de lettres, de fragments de journal intime, de morceaux de prose polémique, de considérations introspectives, spéculatives, de contes et de poèmes. Souvent réalisés à partir de ses autoportraits, les photomontages sont des constructions oniriques à la très grande force plastique. Ici, un œil, des mains ; là, une effusion de visages, des jeux de miroirs, des labyrinthes visuels infinis.

Cahun est l’artiste fascinante qui explora toutes les limites des genres – sexuel, grammatical, littéraire, idéologique – avec une audace exemplaire et largement anticipatrice. Elle est l’alter ego féminin de Duchamp. Rappelons que Claude Cahun est l’auteur d’une œuvre photographique extrêmement novatrice dans laquelle, dès les années 1930, elle explore la question du miroir et du double, la mise en scène de soi, le travestissement, la mas­carade dans une quête narcissique revendiquée et l’affirmation d’une liberté (notamment sexuelle) sans limite, annonçant l’œuvre de Pierre Molinier, mais aussi celles d’Urs Lüthi ou de Cindy Sherman, pour ne citer qu’eux.

Publié en 1930 aux Éditions du Carrefour, avec une préface de Pierre Mac Orlan, Aveux non avenus est un livre-objet. La maquette et les illustrations – dix magnifiques héliogravures, qui sont des chefs-d’œuvre du photomontage surréaliste – ont été réalisées par Claude Cahun en collaboration avec sa compagne, Suzanne Malherbe.

Claude Cahun and Marcel Moore, Photomontage for frontispiece for Aveux non avenus (unavowed confessions), 1919-1929

 

Claude Cahun et Moore- Aveux non avenus, planche II, 1919-1929

Claude Cahun et Moore- Aveux non avenus, planche II, 1919-1929

 

Claude Cahun et Moore- Aveux non avenus, planche III, 1919-1929

Claude Cahun et Moore- Aveux non avenus, planche III, photomontage , 1919-1929

« Tu t’es ému de quelques-unes de mes folies ( parfois des plus futiles), et cela au hasard, sans grand discernement.
Tu m’as reproché de m’être levée au milieu de la nuit pour regarder passer un train ( oui, comme les vaches!) probablement quelconque mais que je chargeais d’une présence chère… Tu as incriminé des regards (que toi seul as su voir), je ne sais quels contacts, et mon idolâtrie (ça, c’est la vengeance divine), et mon exagération verbale (honteuse, littéraire). Je la reconnais d’ailleurs, je te donne raison; mais j’ai l’ambition de vivre soumise à d’autres vérités que la vérité littérale. Simple accumulateur qui prend l’électricité nécessaire n’importe où il y a du courant -voilà ce que je suis. Voilà ce qu’il faut être. Mes passions me sont merveilleusement indifférentes (interchangeables selon la meilleure occasion, pour ainsi dire à volonté). Leur résultat prodigieux sur mon âme m’intéresse par-delà tout scrupule. »

Claude Cahun, Aveux non avenus

Claude Cahun et Moore- Aveux non avenus, planche IV , 1919-1929

 

Claude Cahun et Moore- Aveux non avenus, planche IV , 1919-1929

 

« Dans la nuit noire. En attendant de voir clair, je veux me traquer, me débattre […]. Je ne voudrais coudre, piquer, tuer qu’avec l’extrême pointe. Le reste du corps, la suite, quelle perte de temps ! Ne voyager qu’à la proue de moi-même. »

Claude Cahun, Aveux non avenus

Claude Cahun et Moore- Aveux non avenus, planche V , 1919-1929

Claude Cahun et Moore- Aveux non avenus, planche VI, 1919-1929

Claude Cahun et Moore- Aveux non avenus, planche VI,1919-1929

« Je sens comme si je les voyais, mes cuisses maigrir d’une sueur de fièvre, douche parfois brulante, parfois glacée, toujours inattendue. Mes genoux vidés, les os dissous, vêtu d’un parchemin lucide, se gonflent, flottante vessies de porc. Mon cœur alenti sonne un glas funèbre, puis bat bruyamment comme un tocsin. Il devient mobile, se promène dans mon ventre, y éclate en coliques profondes. À chaque secousse, une conscience tombe, pulvérisée. Peu à peu, je m’allège. Bref répit ! Mon cœur se gonfle outrageusement et s’emplit d’hydrogène. Gros ballon rouge et bleu, il monte au bout d’un fil.
À l’autre bout, c’est une guêpe enfermée, qui frappe à coups venimeux aux parois de ma poitrine. Si je l’aidais à sortir ? Et mes ongles sans hésiter pratiqueraient un jour qui guide l’échappée de ce cœur s’il ne faisait dehors désespérément noir.
Ô nocturne sans issue qui se joue dans les cercles de la nuit musicale, infernal serpent qui s’est décapité en avalant sa queue, bracelet aux sept chaînes hermétiques…
Le ballon rouge et bleu est très fort : il me soulève de mon lit, fasciné. Je sens la fatigue d’une lévitation dont je serais le médium, et les affres d’un spectateur qui croirait au danger. Une sorte de jouissance vague me balance ; et – me rappelant l’abîme du sommeil, vertige souterrain qu’interrompt la secousse périodique, rude comme une chute – je répète obscurément :
J’aime encore mieux monter que descendre. Ca ira bien – jusqu’au plafond. »

 

Claude Cahun et Moore- Aveux non avenus, planche VII, 1919-1929

« Une feuille de verre. Où mettrai-je le tain ? En deça, au delà ; devant ou derrière la vitre ?

Devant je m’emprisonne. Je m’aveugle. Que m’importe, passant, de te tendre un miroir où tu te reconnaisses, fût-ce un miroir déformant et signé de ma main ? […]

Derrière. Je m’enferme également. Je ne saurai rien du dehors.

Laisser la vitre claire, et selon les hasards et les heures voir confusément, partiellement, tantôt les fugitifs et tantôt mon regard. Réciprocité parfaite. »

Claude Cahun et Moore- Aveux non avenus, planche VIII, 1919-1929

Claude Cahun et Moore- Aveux non avenus, planche VIII, 1919-1929

« Je suis dans le poing et dans la plaie ; je me reconnais ici, là et partout. »

« Un nouveau verbe, un nouvel objet – et le même sujet. Toujours le même enchaînement de plaintes »

« Signalement :
Front moyen
Yeux moyens
Intelligence moyenne
Sensibilité peu marquée
Oreilles grandes
Lèvres mobiles, langue souple
Mains prestes, mains de jongleur — pour l’Olympia ou le vol à la tire

Signe particulier : une ligne de vie faisant le tour du pouce. »

Claude Cahun et Moore- Aveux non avenus, planche IX , 1919-1929

« Distribuer le gâteau en retranchant ma part. Si un cube n’entre pas dans ma construction, je le supprime. Un à un je les retire tous […].

Je me fais raser les cheveux, arracher les dents, les seins – tout ce qui gêne ou impatiente mon regard – l’estomac, les ovaires, le cerveau conscient et enkysté. Quand je n’aurai plus qu’une carte en main, qu’un battement de cœur à noter, mais à la perfection, bien sûr je gagnerai la partie. » Aveux non avenus

Claude Cahun et Moore- Aveux non avenus, planche X , 1919-1929

« Tu t’es ému de quelques-unes de mes folies ( parfois des plus futiles), et cela au hasard, sans grand discernement.
Tu m’as reproché de m’être levée au milieu de la nuit pour regarder passer un train ( oui, comme les vaches!) probablement quelconque mais que je chargeais d’une présence chère… Tu as incriminé des regards (que toi seul as su voir), je ne sais quels contacts, et mon idolâtrie (ça, c’est la vengeance divine), et mon exagération verbale (honteuse, littéraire). Je la reconnais d’ailleurs, je te donne raison; mais j’ai l’ambition de vivre soumise à d’autres vérités que la vérité littérale. Simple accumulateur qui prend l’électricité nécessaire n’importe où il y a du courant -voilà ce que je suis. Voilà ce qu’il faut être. Mes passions me sont merveilleusement indifférentes (interchangeables selon la meilleure occasion, pour ainsi dire à volonté).

 

Claude Cahun et Marcel Moore, Aveux non avenus. (Unavowed confessions), Paris, Editions du Carrefour, 1929-1930. with text and 10 photogravures.( preface Pierre Mac Orlan) // scanned Book.

Écrivain, photographe et militante associée surréalistes de gauche en France dans les années 1930, Claude Cahun est le pseudonyme de Lucy Schwob. En collaboration avec sa compagne  Suzanne Malherbe, qui adopta le nom de Marcel Moore, Cahun réalise des œuvres écrites, sculptures et collages qui explorent souvent l’identité de genre.

L’Essai autobiographique de Cahun, Aveux non avenus [inavouées confessions], a été publié à Paris en 1930, est le travail d’art original fait par Cahun et Moore  qui a duré de 1919à 1929 .

Cahun apparaît sous les formes énigmatiques, en jouant des personnages différents à l’aide de masques et miroirs et mettant en vedette androgyne rasée ou cheveux coupé, comme peut être vu dans les vues multiples d’elle sur le côté inférieur gauche de ce collage. L’image comprend également des symboles constitués par les femmes de se représenter eux-mêmes — le œil pour Moore, l’artiste et la bouche pour Cahun, l’écrivain et acteur. Considérant que la majorité des surréalistes était des hommes, dont les images femmes apparaissent comme des objets érotiques, autoportraits androgynes de Cahun explorent identité féminine, telle que construite, aux multiples facettes et en fin de compte comme ayant une absence nihiliste au cœur. Cahun écrit: « sous ce masque, un autre masque. Je ne serai jamais fini de soulever tous ces visages. »

 

 

Pierre Boucher (1908-2000)

Graphiste de formation, Pierre Boucher s’est formé à l’Ecole d’arts appliqués à l’Industrie, dans l’atelier de publicité, et a été influencé par les arts décoratifs, l’architecture de Le Corbusier et par l’art moderne.Sa curiosité pour ces différents domaines conduit le photographe à s’appuyer sur des recherches personnelles pour répondre à des commandes. Il utilise des techniques mécaniques d’imagerie à des fins détournées. Il se libère en partie de la chambre noire. Le photomontage le conduit à créer un univers singulier et original, comme dans Electra, pour laquelle il utilise un nu hiératique dont il remplace la tête par un élément issu d’un reportage industriel pour une compagnie d’électricité. D’ailleurs la quatrième de couverture de Pierre Boucher Photomonteur paru en 2003 le décrit très bien….. Acteur majeur de la Nouvelle Vision, Pierre Boucher expérimente toutes les techniques de photographie avant-gardiste et

 » (Son oeuvre)  est protéiforme, comme la plupart de la production photographique de ses contemporains. Il colle à tous les registres de cette photographie moderne comme l’expérimentation avec les photogrammes, photocollages, solarisations et surimpressions. Esprit curieux, cultivé et sportif, Pierre Boucher produit aussi bien des nus surréalistes que des publicités recherchées et bien construites, mais il documente aussi la nouvelle société du temps libre et des loisirs qui s’annonce dès 1936 avec les congés payés accordés par le Front populaire. Que ce soit dans le document ou dans la photographie industrielle, Pierre Boucher déclenche avec ses images chez le spectateur une grande proximité et une empathie avec le sujet représenté. Refusant toute spécialisation que lui permettait encore son époque, Pierre Boucher a photographié toute sa vie ce qu’il aimait  « . Editions Marval. 2003. 4eme de couverture
Un autre aspect essentiel de son oeuvre réside dans le nu, ( sujet de prédilection sur ce blog) ,qu’il expérimente d’abord dans le style de la Nouvelle Objectivité ( sous des angles inédits de corps fragmentés aux courbes dynamiques) . Il pratique ensuite le nu surréaliste ( la surimpression de formes, la solarisation et le photomontage) et le nu néo-classique( l’harmonie et la beauté dans la célébration du corps sur le modèle grec.)Contrairement à ses photographies surréalistes ou publicitaires, ses nus se révèlent dans leur authenticité, sous des angles singuliers. Ils reflètent aussi l’époque des années 1930, avec la libération et la sublimation du corps en harmonie avec la nature.

Parmi ses autres thèmes de prédilection : le sport. Le mouvement, la vitesse, le rythme, le dynamisme, l’élan, le corps en plein effort sont autant de caractéristiques de ses photographies dans ce domaine, il aime aussi les vues urbaines et d’architecture. Ses clichés constituent des témoignages de la société de l’époque.

Enfin, il rapporte également de nombreuses photographies et dessins de ses fréquents voyages ( Maroc Espagne Egypte). Une dimension graphique, issue de son regard formé par ses premières années d’études, se retrouve dans l’ensemble de son travail. Par exemple au milieu des années 30, au Maroc, Pierre Boucher a surtout travaillé dans l’ethnographie des Berbères de l’Atlas. il s’est servi de photos prises dans l’Atlas et à Volubilis pour ses photomontages

Je choisie de vous proposer les photomontages de la série « Fantasmagorie du nu », les surimpressions et double exposition ainsi que les nus, mais son oeuvre ne s’arrête pas là, vous trouverez son travail sur le sport, l’archicture et la publicité sur le net.

Les Fantasmagories du Nu

Pierre Boucher- Les Fantasmagories du Nu #1, 1937

Pierre Boucher- Les Fantasmagories du Nu #1, 1937

Pierre Boucher -Les Fantasmagories du Nu #002., 1937, Original vintage photogravure. c1949.

Pierre Boucher -Les Fantasmagories du Nu #002., 1937,  ( print Original vintage photogravure. c1949.)

Pierre Boucher- nu solarisé (Femme Fleur) Les Fantasmagories du Nu, N° 5, 1935

Pierre Boucher- nu solarisé (Femme Fleur) Les Fantasmagories du Nu, N° 5, 1935

Pierre-Boucher-Antique nude, Volubilis ruins in Morocco,1936 from Les Fantasmagories du Nu# 6 , 1937

Pierre-Boucher-Antique nude, Volubilis ruins in Morocco,1936 from Les Fantasmagories du Nu# 6 , 1937

Pierre boucher Nu - Ruines de Volubilis,1937 from Les Fantasmagories du Nu # 7

Pierre boucher Nu – Ruines de Volubilis,1937 from Les Fantasmagories du Nu # 7

Pierre boucher Nu - Ruines de Volubilis, #8 1937 from Les Fantasmagories du Nu series 1 - Copie

Pierre boucher Nu – Ruines de Volubilis, #8 1937 from Les Fantasmagories du Nu series

Pierre boucher Nu - Ruines de Volubilis,1937 , Les Fantasmagories du Nu 9

Pierre boucher Nu – Ruines de Volubilis,1937 , Les Fantasmagories du Nu# 9

Pierre Boucher- Collage, Les ruines romaines de Volubilis du Maroc , 1936 from les fantasmagories du nu. #10 1937

Pierre Boucher- Collage, Les ruines romaines de Volubilis du Maroc , 1936 from les fantasmagories du nu. #10 1937

Pierre Boucher, Nu à Télouet, Maroc,1936 #11 1937 from Les Fantasmagories du Nu

Pierre Boucher, Nu à Télouet, Maroc,1936 #11 1937 from Les Fantasmagories du Nu

Pierre-Boucher-Les Fantasmagories du Nu # 12,1937

Pierre-Boucher-Les Fantasmagories du Nu # 12,1937

Pierre Boucher- photomontage les fantasmagories du nu.#13, 1937

Pierre Boucher- photomontage les fantasmagories du nu.#13, 1937

Pierre Boucher - Les Fantasmagories du Nu #15A, 1936.

Pierre Boucher – Les Fantasmagories du Nu #15A, 1936.

Pierre Boucher -Les Fantasmagories du Nu #14, 1937

Pierre Boucher -Les Fantasmagories du Nu #14, 1937

Pierre Boucher, Le nu à la plume,1932

Pierre Boucher- Le nu à la plume,1932 surimpression

Pierre-Boucher-les trois grâces,1949

Pierre-Boucher-Les trois grâces,1949 surimpression

Pierre Boucher, Nu à la chevelure, 1943 photomontage,

Pierre Boucher, Nu à la chevelure, 1943 photomontage,

Pierre Boucher - Bras sur le Guadalquivir, 1934

Pierre Boucher – Bras sur le Guadalquivir, 1934

Pierre Boucher - Jeanine Prévert à la loupe, 1938

Pierre Boucher – Jeanine Prévert à la loupe, 1938

Pierre Boucher, Electra ,1961

Pierre Boucher- Electra ,1961

Pierre-Boucher-Photomontage La revolte, 1936

Pierre-Boucher-Photomontage La revolte, 1936

Pierre Boucher- La chute des corps, 1936

Pierre Boucher- La chute des corps, 1936

Pierre Boucher - La chute d’un corps, Photocollage, 1936.

Pierre Boucher – La chute d’un corps, Photocollage, 1936.

Pierre Boucher- Ondine, 1937 photomontge

Pierre Boucher- Ondine, 1937 photomontge

 Pierre Boucher -Nu féminin, 1936

Pierre Boucher -Nu féminin, 1936

Pierre Boucher - Nu avec Résilles de Lumière , 1936

Pierre Boucher – Nu avec Résilles de Lumière , 1936

Pierre Boucher - Nu avec Résilles de Lumière, 1936

Pierre Boucher – Nu avec Résilles de Lumière, 1936

Pierre Boucher - Nude, 1936

Pierre Boucher – Nude, 1936

Pierre Boucher-Nu à tête romaine, 1936

Pierre Boucher-Nu à tête romaine, 1936

Pierre Boucher - Nu ensablé, 1930

Pierre Boucher – Nu ensablé, 1930

Pierre boucher-Femme nue, 1937

Pierre boucher-Femme nue, 1937

Pierre Boucher- Ombre portée, 1938

Pierre Boucher- Ombre portée, 1938

Pierre Boucher - Nu rayé, 1935

Pierre Boucher – Nu rayé, 1935

Pierre Boucher - Nu, 1937

Pierre Boucher – Nu, 1937

Pierre Boucher - Nu surimpression, 1934

Pierre Boucher – Nu surimpression, 1934

Pierre Boucher - Nu , Surimpression, 1935

Pierre Boucher – Nu , Surimpression, 1935

Pierre Boucher, Female Nude, 1935

Pierre Boucher, Female Nude, 1935

Pierre Boucher - Nu au violon, 1938

Pierre Boucher – Nu au violon, 1938

Pierre Boucher-Surimpression II.photogravure. c1933

Pierre Boucher-Surimpression II.photogravure. c1933

Pierre Boucher -Nu dans la mer, Surimpression, 1932

Pierre Boucher -Nu dans la mer, Surimpression, 1932

Pierre Boucher-portrait à la vague,1936-1938, surimpression

Pierre Boucher-portrait à la vague,1936-1938, surimpression

Pierre Boucher-Etude de Nu , 1933

Pierre Boucher-Etude de Nu , 1933

Pierre Boucher La Sirene, 1936

Pierre Boucher La Sirene, 1936

Pierre Boucher - Untitled, Nu, 1935.

Pierre Boucher – Untitled, Nu, 1935

Pierre Boucher- Nu en extérieur, 1935

Pierre Boucher- Nu en extérieur, 1935

Pierre Boucher- Deux penseurs, 1935

Pierre Boucher- Deux penseurs, 1935