Raoul Ubac( Rudolf Gustav Maria Ernst Ubach ) passe sa petite enfance en Allemagne,mais dès 1919, il devient citoyen belge. Il se destinait à un tout autre metier que celui de photographe, peintre, collagiste, d’artiste en somme, puisqu’il avait pour projet de devenir agent des eaux et forêts. Il entreprend, à pieds, de nombreux voyages à travers l’Europe, en Italie, Suisse et Autriche.
Il découvre ,le premier « Manifeste du surréalisme » d’André Breton par le biais d’un professeur du secondaire. Connaissant dejà Paris il y revient en 1930 où sur les conseils de ses parents il s’inscrit à la Sorbonne. c’est à partir de ce moment que Raoul Ubac noue des contacts avec les surréalistes, fréquente les ateliers de Montparnasse, fait la connaissance de Camille Bryen d’Otto Freundlich, André Breton et fréquente le milieu surréaliste.
Otto Freundlich lui conseille alors de se rendre à Cologne où il s’inscrit à l’École d’arts appliqués et travaille le dessin et la photographie, il y rencontrera Agathe Schmidt, (Agui) jeune allemande avec qui il se mariera à Ixelles en 1939 et qui sera le support de nombreux de ces travaux photographique et de photomontages. ( voir Ici dans cet articles des portraits et nus d’elles, et des photomontages réalisés à partir de photographies d’elle)
Grâce à son travail à l’ecole d’art, Ubac expérimente en photographie des procédés de brûlage, de solarisation et de pétrification et expose en 1933 à Paris le résultat des ses recherches. Il s’essaie et collabore à tous types de projets. Avec Camille Bryen (poète), par exemple, il publie en 1934, sous le nom de Raoul Michelet un recueil de poèmes et de photographies. ( voir photographie si dessous) Avec Bryen encore, il dépose des « objets dans les endroits les plus inattendus », affiche « des poèmes et images sur les murs » et participe aux activités des surréalistes. Il côtoie Hans Bellmer, Victor Brauner, Benjamin Péret et Raoul Hausmann .
À partir de 1936, il s’engage dans une série de photographies autour du « Combat de Penthésilée » (la Reine des Amazones et Achille) pour lesquelles il combine de multiples procédés : association des négatifs, surimpression et solarisation, superposition ou décalage du négatif et du positif, qui donne une impression de pétrification, soufflage, fumage, brûlage ou voilage du cliché. Souvent, il réutilise des fragments de nus de ses deux modèles, Agui comme nous l’avons précédemment mentionné mais aussi Marthe (la femme de Paul Nougé) .
Certaines de ses photographies sont publiées dans la revue surréaliste « Minotaure » comme «Agui dans le miroir au tain endommagé, 1938 ( voir ci dessous) .
Il apprend également la gravure dans l’atelier de Stanley Hayter et se lie avec Roger Gilbert-Lecomte.
Pour l’Exposition internationale du surréalisme à l’École des Beaux-Arts de Paris (janvier 1938), André Breton lui commande la photographie des mannequins exposés. Y sont également présentés deux photomontages : « La Chambre » et « La Rue derrière la gare ». C’est un des travail assez connu d’Ubac.
En 1940, Raoul Ubac fonde avec René Magritte la revue » L’Invention collective » qui ne connaîtra que deux numéros. Y participent notamment André Breton, Achille Chavée, Fernand Dumont, Irène Hamoir, Marcel Lecomte, Marcel Mariën et Louis Scutenaire . Au début de la seconde guerre mondiale, Raoul et Agui Ubac, en compagnie des Magritte, de Scutenaire et d’Irène Hamoir, quittent Bruxelles, puis Paris pour Carcassonne (Aude) où demeure Joë Bousquet .
En 1941, Raoul Ubac revient à Bruxelles où il présente une exposition de photographies dont le catalogue est préfacé par Paul Nougé. La galerie est fermée sur ordre des occupants. Ayant fait la connaissance du poète Jean Lescure qui la dirige, il collabore activement à la revue Messages, où il rencontre Paul Éluard, Raymond Queneau et André Frénaud, qui ne cessera d’accompagner amicalement son travail. En 1942, il illustre Exercice de la pureté de Jean Lescure ( cf une photo ci dessous) puis abandonne la photographie après la guerre et s’éloigne petit à petit du surréalisme.
En 1946 il commence à graver, réalise des gouaches sur le thème des Têtes. son ami Jean Lescure lui ayant fait connaître Bazaine et ses amis non figuratifs, leurs recherches sur les formes et les couleurs l’aident, dit-il, « à faire l’effort d’aborder ces problèmes sans passer par les phantasmes » dont il avait été tributaire. Raoul Ubac aborde à nouveau la peinture, à l’œuf, pour une série non figurative de Personnages couchés dans des lumières sourdes. Il illustre en 1948 la couverture de Voir, recueil de Paul Éluard dont un poème lui est dédié.
À partir de 1951, la galerie Aimé Maeght expose régulièrement ses gouaches et ses toiles, Dans les années 1960, ses peintures, sur panneaux recouverts de résines amalgamées, réalisent une synthèse et un épanouissement, autour des thèmes des Labours et des Sillons, des Corps et des Torses, du double travail qu’il poursuivra jusqu’à sa mort. En 1968 une rétrospective de son œuvre est présentée à Bruxelles et au Musée d’art moderne de Paris. Ubac reçoit en 1973 le grand prix national des arts.
On doit à Raoul Ubac plusieurs ensembles de vitraux ainsi que des reliefs, haut-reliefs, décors muraux et maquettes de tapisseries pour des édifices publics et privés. Ubac a également illustré de ses dessins, gravures et lithographies une trentaine de livres et est l’auteur de la couverture de la revue Argile publiée chez Maeght de 1973 à 1981.

Raoul Ubac – Portrait d’Agui ( Sa Femme ) ,1932 © Adagp, Paris

Raoul Ubac- Chevelure d’Agui, vers 1933 © Georges Meguerditchian © Adagp, Paris

Raoul Ubac – Agui au miroir au tain endommagé vers 1933 © Georges Meguerditchian © Adagp, Paris

Raoul Ubac – Portrait ( semble être celui d’Agui Sa Femme ), vers 1933 © Adagp, Paris

Raoul Ubac – Le Nu couché, 1939 , solarisation ( modèle Agui) © Jacques Faujour © Adagp, Paris

Raoul Ubac -Nu Couché. Solarisé , 1938 © Adagp, Paris

Raoul Ubac, La Nébuleuse, 1939 (Photographie publiée dans Noël Arnaud et al., Transfusion du Verbe, Paris, La Main à plume, 1941 et dans Jean Lescure et Raoul Ubac, Exercice de la pureté, s.l., Lucien Carlo, 1942)

Raoul Ubac-Nu ,1935 Un autre tirage recadré a été reproduit dans Violet la même année, sous le titre La grande fleur vaginale.
( propriété Jacques Hérold, Paris ) © Adagp, Paris

Raoul Ubac- Objets reliés, 1942 © Adagp, Paris

Raoul Ubac- Objet, 1935 © Adagp, Paris

Raoul Ubac – Nature morte 1943 © Georges Meguerditchian © Adagp, Paris,

Raoul Ubac- Surimpression ( collection André Breton) © Adagp, Paris

couverture pour Raoul Ubac (Raoul Michelet) et Camille Bryen – « Actuation poétique », 1934

Denise Colomb- Raoul Ubac, 1953
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