« Les seuls qui m’intéressent sont les fous furieux, les furieux de la vie, les furieux du verbe, qui veulent tout à la fois, ceux qui ne bâillent jamais, qui sont incapables de dire des banalités, mais qui flambent, qui flambent, qui flambent, jalonnant la nuit comme des cierges d’église. » J. Kerouac- Sur la Route , 1957 ( Traduit en 1960 pour Gallimard par Jacques Houbard)
Manuscrit Sur la Route (On the road) By Jack Kerouac
Wallace Berman est né en 1926 à New York et s’installe avec sa famille à Los Angeles, Californie, en 1930. Il a été expulsé de l’école secondaire pour les jeux, et s’il est impliqué dans le monde du jazz.Il s’est inscrit et a participé à la Jepson école d’art et Chouinard mais n’a pas terminé les études il y a. Au lieu de la poursuite d’un art officiel « carrière » il a travaillé dans une usine de finition des meubles. Ce travail lui a donné l’occasion de sauver rejeter les documents et de rebuts qui lui permet de rendre ses sculptures.
Wallace Berman appartient à cette frange d’artistes de la côte Ouest américaine qui, dans l’ombre des années cinquante et soixante forgent une culture ‘beat’ dont la littérature reste l’aspect le plus connu, mais qui s’élabora aussi dans le cinéma, la peinture, la photographie, les collages et les assemblages.Dans les années 1950, Berman est devenu profondément immergé dans le jazz et le blues, il a même écrit une chanson pour Jimmy Witherspoon et realisé la conception de plusieurs pochettes de disques.
En 1957, la Ferus Gallery de Los Angeles lui consacre sa première « et quasiment dernière » exposition personnelle. Les douze « Dessins parchemins » présents renouent avec ses origines juives : sur du papier teinté au brou de noix s’inscrit au hasard cet alphabet hébraïque qui, selon la Kabbale, constitue l’instrument privilégié de la mise en ordre et de l’interprétation du monde. De grands assemblages – à présent disparus – conjuguent par ailleurs constructions en bois, écriture, évocations religieuses et images érotiques qui provoquent la fermeture de l’exposition par les autorités.
Wallace Berman Ferus Gallery Exhibition, 1957 seule planche contact et race qu’il reste de cette exposition
De dépit, W. Berman quitte cette « cité d’anges dégénérés » pour s’établir à San Francisco où la culture ‘beat’ est mieux implantée. Il se repliera désormais sur ce milieu, se refusant à toute vie publique. Il se voue alors à une œuvre plus intime, souple dans sa conception, dans sa manipulation et sa diffusion, la revue « Semina » (1955-1964), dont il imprime les neuf numéros sur une petite presse rudimentaire. Sorte de « méta-collage », « Semina » résume à elle seule tant un certain milieu artistique que la démarche globale de W. Berman. Des pochettes réunissent sur des feuillets libres poèmes, photographies ou collages de W. Berman lui-même comme de ses amis ou des auteurs du passé qu’il admire (Philip Lamantia, Michael McClure, William Burroughs, Hermann Hesse, Antonin Artaud). L’artiste y décline les thèmes en germe dans ses travaux précédents : la drogue, la folie, la violence, la sexualité et l’art rédempteurs, une mystique du quotidien. Grand joueur lui-même, W. Berman propose ici des cartes que chacun peut disposer et ordonner à son gré, recréant indéfiniment l’œuvre.
De retour à Los Angeles en 1961, W. Berman se consacre principalement aux « Verifax Collages » (1961-1976), réalisés à l’aide d’une antique photocopieuse dont la neutralité mécanique va pondérer le contenu iconographique. Les visages effacés des premiers « Verifax » constituent autant une critique de la dépersonnalisation qu’un dispositif où chacun peut se projeter. Puis les images se précisent (clichés d’actualité ou historiques, figures de l’’underground’ ou des minorités, images sexuelles et sensuelles, armes menaçantes, symboles religieux, etc.), mais leur accumulation reste souvent hermétique, laissant volontairement libre cours à l’interprétation. Si les premiers « Verifax » rappellent fortement les « Parchemins », leur forme se structure ensuite pour proposer un véritable écran à nos projections individuelles : une main, démiurgique mais anonyme, manipule une radio dont le haut-parleur est remplacé par une image. Les « Verifax » zappent en silence sur les ondes de l’image. La répétitivité quasi incantatoire des derniers collages rythme un monde fragmenté et bégayant, suggère une distribution inépuisable mais aussi le flux de la pellicule filmique. il Collabore aussi à cette époque étroitement avec Robert Heinecken ( Article Ici et Ici) etJay DeFeo avec qui il crée des oeuvres à deux mains.
Avant Fluxus et le mail-art, l’art de W. Berman se veut avant tout un mode de communication « naturel » et banal. « Art is Love is God » : comme le résume la devise de ce personnage déjà mythique de son vivant, l’art est une plaque sensible, un exercice spirituel de réception et de transmission du monde, un exercice d’inversion des valeurs visant à banaliser le sacré et à sacraliser le quotidien.
Il a fait son premier et seul film, Aleph, à partir de 1956-1966. Berman ne donne pas le film un titre, Se référant à elle comme « mon film » ou « mon film » et n’a jamais montré à un grand public, préférant à l’écran sur son studio mur sur la base d’un pour un. Le titre « Aleph » a été donnée au travail par Berman, le fils Tosh, après la mort de l’artiste. ( Tosh Berman écrit sur son père des dizaines d’articles ici, notamment sur sa passion pour le jazz mais aussi sur l’ensemble de son oeuvre)
Il a été tué dans un accident automobile par un conducteur en état d’ébriété en Topanga Canyon en 1976.
Mail Art
Wallace Berman-collage from 1963, bearing a note to curator Walter Hopps at the Pasadena Art Museumabout some Edward Weston prints
Wallace Berman -Mail Art, 1955
Wallace Berman mail art, 1962 Nov. 27. Robert Alexander
Wallace Berman – Card to Betty Asher, ca. 1965, Wallace Berman. Photomontage
Wallace Berman Card to George Herms, 1967
Wallace Berman Card to George Herms, 1970,
Wallace Berman- mail art for Wallace Berman holiday card to Jay DeFeo, 1970 Dec. 22.,Card features a black and white photo of rocks with white lettering in Hebrew Archives of American Art,
Wallace Berman Mail Art to Robert Duncan and Jess Circa 1962 (Collection Philip Aarons and Shelly Fox Aarons) Courtesy of the Crocker Art Museum
Wallace Berman postcard to Lawrence and Patricia Jordan, 1960.
Wallace Berman, Papa’s Got a Brand New Bag, 1964. Mixed-media collage Collection of David Yorkin and Alix Madigan, Los Angeles. Courtesy the estate of Wallace Berman and Michael Kohn Gallery, Los Angeles.
Wallace Berman, Letter to David Meltzer (football players), 1962. Typed letter with photographic collage,
Wallace Berman- Endpiece , 1973
Wallace Berman – See you soon, 1975
Jay DeFeo &Wallace Berman -Untitled , 1959 (Whitney Museum of American)
Jay DeFeo &Wallace Berman -Untitled , 1959 (Whitney Museum of American)
Wallace Berman- Untitled (Jay DeFeo in front of The Rose), nd
Wallace BermanUntitled (Art is Love is God), 1955, Robert Alexander. Wooden box, photograph, bullet, and paper ourtesy of Galerie Frank Elbaz and Michael Kohn Gallery.
Wallace Berman Semina Case ( exposition, 1957)
Wallace Berman Photographs Bob Brannaman, Big Sur, early 1960s
Allen Ginsberg- William Burroughs in 1953. (Courtesy Howard Greenberg Gallery)
“When I had heard about ‘Will Hubbard’ I had pictured a stocky dark-haired person of peculiar intensity because of the reports about him, the peculiar directness of his actions, but here had come walking into my pad tall and bespectacled and thin in a seersucker suit as tho he’s just returned from a compound in Equatorial Africa where he’d sat at dusk with a martini discussing the peculiarities… Tall, 6 foot 1, strange, inscrutable because ordinary-looking (scrutable), like a shy bank clerk with a patrician thin-lipped cold bluelipped face, blue eyes saying nothing behind steel rims and glass, sandy hair, a little wispy, a little of the wistful German Nazi youth as his soft hair fluffles in the breeze….”
Jack Kerouac, East 7th Street, New York, 1953. Silver gelatin by Allen Ginsberg
“Jack Kerouac wandering along East 7th Street after visiting Burroughs at our pad, passing statue of Congressman Samuel “Sunset” Cox, “The Letter-Carrier’s Friend” in Tompkins Square toward corner of Avenue A, Lower East Side; he’s making a Dostoyevsky mad-face or Russian basso be-bop Om, first walking around the neighborhood, then involved with The Subterraneans, pencils & notebook in wool shirt-pockets, Fall 1953, Manhattan.” – Source
William S. Burroughs, Manhattan, New York, 1953 by Allen Ginsberg “We went uptown to look at Mayan Codices at Museum of Natural History & Metropolitan Museum of Art to view Carlo Crivelli’s greenhued Christ-face with crown of thorns stuck symmetric in his skull—here Egyptian wing William Burroughs with a brother Sphinx, Fall 1953 Manhattan.”
“Ma garce de vie s’est mise à danser devant mes yeux, et j’ai compris que quoi qu’on fasse, au fond, on perd son temps, alors autant choisir la folie.” Jack Kerouac.
« Un jour, toi et moi, on longera les ruelles au coucher du soleil et on ira faire les poubelles. – On finira clodos, tu veux dire ? – Pourquoi pas mec ? Bien sûr qu’on finira clodos si ça nous chante. Y a pas de mal à finir ça. »
Jack Kerouac-Sur la route , 1957 ( Traduit en 1960 pour Gallimard par Jacques Houbard)
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