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Charles Bukowski, Buvant son petit vin blanc cul sec sur le plateau d’ Apostrophes Bernard Pivot Le 22 septembre 1978 . Le thème de l’émission : la marge
Cul sec pour une bonne rentrée

Charles Bukowski, Buvant son petit petit vin blanc cul sec sur le plateau d’ Apostrophes Bernard Pivot Le 22 septembre 1978 . Le thème de l’émission : la marge
Charles Bukowski, Buvant son petit petit vin blanc cul sec sur le plateau d’ Apostrophes Bernard Pivot Le 22 septembre 1978 . Le thème de l’émission : la marge
Bernard Pivot interviewe Marcel Mermoz, Catherine Paysan, Charles Bukowski, François Cavanna. Il boit tout au long de l’emission Notre Cher Cher Cher Cavanna et son franc parlé lui balance « Bukowski je vais te mettre mon poing dans la gueule » puis Pivot de rajouter « c’est de votre faute, il fallait mettre de l’eau », réponse : « mais il a apporté ses bouteilles « . Complètement ivre, il quittera le plateau, emmené par ses collaborateurs. Images d’archive INA (Institut National de l’Audiovisuel)
l’Emission complète
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Georges Hugnet souvenirs du BAR LE CATALAN

Georges Hugnet CARTON D’INVITATION pour L’OUVERTURE DU BAR LE CATALAN, 16 rue des Grands Augustins le 9 avril 1948.
» Vers la fin de 1941,Picasso et moi nous déjeunions ou nous dînions ensemble plusieurs fois par semaine,souvent en compagnie de Pierre Reverdy. Nous allions généralement chez Gafner où l’on avait des égards pour nous.Un jour que Picasso que j’étais aller chercher à son atelier de la rue des Grands-Augustins,me dit qu’il allait m’emmener dans un bistrot qu’il venait de découvrir à deux pas de chez lui,sur le même trottoir,en me faisant promettre de n’en parler à personne.Picasso se plaît souvent à jouer les mystérieux.La semaine suivante, les tables étaient toutes occupées par des amis.Je n’avais rien dit mais Picasso avait parlé.
Aussitôt j’y installais mes vendredis flottants qui,à partir de ce jour,devinrent fixes. Bientôt les premiers clients,des employés de la préfecture,cédèrent la place aux
nouveaux. Le patron,petit homme à lunettes dont Picasso fit un portrait classique à l’encre aussitôt accroché au mur,était un catalan nommé Arnau. La chère était bonne chez lui et il ne montrait aucune exigence en ce qui concerne les tickets de rationnement.Picasso se débrouillait je ne sais trop comment . Quant à moi,j’avais fait un cadeau de ma carte d’alimentation à Germaine qui me l’avait échangée contre sa carte de tabac.Très bientôt nous ne désignâmes plus entre nous ce restaurant que sous le nom du Catalan,nom qui lui reste bien qu’aucune enseigne ne l’indiquât. Ébloui par le succès, Arnau ne tarda pas à vendre son établissement pour en acheter un autre à Bougival, dont les jardins donnaient directement sur la Seine.
Le nouveau propriétaire qui se nommait Maurice Desailly et ressemblait à François 1er, était un mandataire aux Halles,un B.O.F véritable,et Picasso eut l’occasion de faire un nouveau portrait classique qui remplaça aussitôt au mur celui du catalan Arnau. Le nom du restaurant demeura et son succès alla croissant. Picasso continua à y venir, soit pour déjeuner, soit pour dîner presque quotidiennement et le plus souvent en ma compagnie.Nos convives variaient.Un jour,c’était Pierre Reverdy,de passage à Paris,un autre jour, Paul Valéry descendu à pied de l’avenue Victor Hugo,un autre jour encore,Henry de Montherlant,venu demander à Picasso des eaux-fortes pour illustrer l’édition de luxe d’un de ses ouvrages, eaux-fortes que Picasso lui refusa catégoriquement. Tous les soirs, Desnos venait chercher un paquet de nourriture pour ses chats. C’est là que Léon-Paul Fargue eut sa première attaque cérébrale. C’est là encore que Gertrude Stein, furieuse, fit une entrée remarquée avec son chien pour venir insulter Picasso à notre table, lui reprochant vivement d’avoir écrit « Le désir attrapé par la queue » qu’elle considérait comme indigne de lui.
C’est là enfin que je redéjeunais avec Cocteau pour la première fois après dix-sept ans de brouille, Picasso nous ayant réconciliés.
Maurice Desailly songea bientôt à agrandir son établissement. Il acheta sur le trottoir d’en face une crêmerie, boutique avec premier étage. Les travaux commencèrent. Je fus chargé de la décoration du bar et de la façade extérieure où pour la première fois apparut le nom du Catalan,le premier étage étant consacré aux cuisines et au restaurant.Le vernissage fut des plus brillant, le Tout-Paris y vint. J’y organisai des fêtes avec orchestre – Jacques Dieval, Hubert Rostaing,Boris Vian- dont l’une en honneur de Lise Deharme. Le Catalan devint un endroit très à la mode.
C’est au catalan que débuta ma collection de nappes de restaurant et c’est encore au Catalan,qu’au cours d’une cinquantaine de déjeuners, Jean Cocteau et moi écrivîmes ce qui fut publié ultérieurement sous le titre de -La Nappe du Catalan-.« Texte extrait de « Pleins et Déliés, témoignages et souvenirs 1926-1972 » de Georges Hugnet. Editions Guy Authier,1972
Kristen Hatgi/Paul Auster
« Nuit.
Et j’ai avancé ma main de mendiant
vers ton ombre, cramponnée
aux murs nets, ocre,
de la faim.
Au-dessus de nous, le ciel a fait
éclater son secret.
Au-dessus de nous, une charrue a fendu la terre
en deux.
J’ai vidé les constellations, puis
t’ai fourrée à nouveau d’éternité.
Nuit.
Et je t’ai verrouillé dans
la question qui s’écoulait de moi avec la rosée.
Et j’ai appris par cœur le silence.
Et j’ai bâti une réponse pour personne.
Et je suis remonté
de ton corps profond, lumineux.
Et me suis perdu moi-même
à jamais. »
Paul Auster, In Veille
Lucien Clergue – Corps Mémorable – Paul Eluard Pablo Picasso, & Jean Cocteau Seghers 1957
Orné d’une couverture par Pablo Picasso, Corps mémorable, publié chez Seghers en 1957, réunit douze nus féminins de Lucien Clergue illustrant des poèmes de Paul Éluard. Le poème liminaire de Cocteau, À Clergue pour ses nus, écrit en novembre 1956 à Villefranche, a été adressé à celui que le poète appelle désormais son « cher coq d’Arles ».
Plusieurs rééditions existent aujourd »hui qui n’ont plus rien à voir avec l’original, qui ne comprenait que 12 photos. Vous pouvez trouver ce livre pour 30euros Editions Pierre Seghers, Paris, 1996. Troisième édition, Clergue. 65 pp. par exemple.
“Rien ne ressemble davantage à quelque paysage de chair et d’écume, terrible et délicieux »

Lucien Clergue – Nu de la mer, 1959. & Jean Cocteau , “Rien ne ressemble davantage à quelque paysage de chair et d’écume, terrible et délicieux », La Naissance de Vénus 1959 dédicacé à Lucien Clergue. ( photographie de Lucien Clergue – in Corps Mémorable – Seghers 1957, dedicacéé par Cocteau)
J. Kerouac- Sur la Route , 1957
« Les seuls qui m’intéressent sont les fous furieux, les furieux de la vie, les furieux du verbe, qui veulent tout à la fois, ceux qui ne bâillent jamais, qui sont incapables de dire des banalités, mais qui flambent, qui flambent, qui flambent, jalonnant la nuit comme des cierges d’église. »
J. Kerouac- Sur la Route , 1957 ( Traduit en 1960 pour Gallimard par Jacques Houbard)
Cécile Bortoletti- Jean Anouilh
« Je veux savoir comment je m’y prendrai, moi aussi, pour être
heureuse. Tout de suite, puisque c’est tout de suite qu’il faut choisir. Vous dîtes que c’est si beau la vie.
Je veux savoir comment je m’y prendrai pour vivre. »
Jean Anouilh, In Antigone
Georges Bataille – Poèmes érotiques
Je t’aime comme on râle
“Tu es l’horreur de la nuit
Je t’aime comme on râle
Tu es faible comme la mort
Je t’aime comme on délire
Tu sais que ma tête meurt
Tu es l’immensité la peur
Tu es belle comme on tue
Le coeur démesuré j’étouffe
Ton ventre est nu comme la nuit.”
Je mets mon vit contre ta joue
“Je mets mon vit contre ta joue
Le bout frôle ton oreille
Lèche mes bourses lentement
Ta langue est douce comme l’eau
Ta langue est crue comme une bouchère
Elle est rouge comme un gigot
Sa pointe est un coucou criant
Mon vit sanglote de salive
Ton derrière est ma déèsse
Il s’ouvre comme ta bouche
Je l’adore comme le ciel
Je le vénère comme un feu
Je bois dans ta déchirure
J’étale tes jambes nues
Je les ouvre comme un livre
Où je lis ce qui me tue”
Ma putain
“Ma putain
Mon coeur
Je t’aime comme on chie
Trempe ton cul dans l’orage
Entourée d’éclairs
C’est la foudre qui te baise
Un fou brame dans la nuit
Qui bande comme un cerf
Qui dévorent les chiens
La mort éjacule en sang”
J’ouvre le ciel comme on ouvre la gorge
“J’ouvre le ciel comme on ouvre la gorge
Des mourants
Je suis calme comme un taureau
Qui meugle sous la pluie
Je ne suis pas un homme
Je meugle
Je suis plus idiot que la foudre
Qui éclate de rire
Je veux faire un vacarme
Si grand
Qu’on ne s’entendra plus.
Ma folie et ma peur
Ont de grands yeux morts
La fixité de la fièvre.
Ce qui regarde dans ces yeux
Est le néant de l’univers
Mes yeux sont d’aveugles ciels
Dans mon impénétrable nuit
Est l’impossible criant
Tout s’effondre.
Bande-moi les yeux
J’aime la nuit
Mon coeur est noir
Pousse-moi dans la nuit
Tout est faux
Je souffre
Le monde sent la mort
Les oiseaux volent les yeux crevés
Tu es sombre comme un ciel noir.”
Gonflée comme ma pine
“Gonflée comme ma pine ma langue
Dans ta gorge d’amour rose
Ma vulve est ma boucherie
Le sang rouge lavé de foutre
Le foutre nage dans le sang
Dans mes bras mauves le parfum de pomme
Le panthéon de la bitte majestueuse
Un cul de chienne ouvert
A la sainteté de la rue ’amour chevelu de ma jambe
Un panthéon de foutre”
Je dors
“Je dors
La bouche ouverte dans l’attente
D’une pine qui m’étrangle
D’un jet fade d’un jet gluant
L’extase qui m’encule est le marbre
De la verge maculée de sang
Pour me livrer aux vits
J’ai mis
Ma robe à fendre l’âme”
Mademoiselle mon coeur
‘Mademoiselle mon coeur
Mise à nue dans la dentelle
La bouche parfumée
Le pipi coule de ses jambes
L’odeur maquillée de la fente
Est laissée au vent du ciel
Un nuage
Dans la tête
Se réfléchit à l’envers
Une merveilleuse étoile
Tombe
Coeur criant comme la bouche
Le coeur manque
Un lis est brûlant
Le soleil ouvre la gorge.”
Georges Bataille – Poèmes érotiques extraits In, Œuvres complètes, volume IV , Ed° Gallimard, 1992
Jean Coteau – Lettre autographe signée à l’écrivain surréaliste Georges Hugnet, enrichie d’un dessin à l’encre noire représentant un visage de profil, nd

Jean Coteau – Lettre autographe signée à l’écrivain surréaliste Georges Hugnet, enrichie d’un dessin à l’encre noire représentant un visage de profil, nd
« Mes chéris, que devenez vous ? Et mon pauvre fait divers. J’ai peur qu’il ne vous déplaise et que vous n’osiez pas me le dire. Dites le. Je me fiche de l’écriture. Je vous aime. Jean.
Et l’invisible Joseph ? »
Hans Bellmer

Hans Bellmer – Bicyclette , Illustration for Georges Bataille’s Histoire de l’oeil (Story of the Eye), 1940s
Allen Ginsberg- William Burroughs in 1953.
“When I had heard about ‘Will Hubbard’ I had pictured a stocky dark-haired person of peculiar intensity because of the reports about him, the peculiar directness of his actions, but here had come walking into my pad tall and bespectacled and thin in a seersucker suit as tho he’s just returned from a compound in Equatorial Africa where he’d sat at dusk with a martini discussing the peculiarities… Tall, 6 foot 1, strange, inscrutable because ordinary-looking (scrutable), like a shy bank clerk with a patrician thin-lipped cold bluelipped face, blue eyes saying nothing behind steel rims and glass, sandy hair, a little wispy, a little of the wistful German Nazi youth as his soft hair fluffles in the breeze….”
Jack Kerouac on Burroughs in Vanity of Duluoz
Albert Camus In la chute Gallimard 1956
Oscar Wilde/Franz Stuck
« Salomé- Mais pourquoi ne me regardes-tu pas, Iokanaan ? Tes yeux qui étaient si terribles, qui étaient si plein de colère et de mépris, il sont fermés maintenant. Pourquoi sont-ils fermés ? Ouvre tes yeux ! Soulève tes paupières, Iokanaan. Pourquoi ne me regardes-tu pas ? As-tu peur de moi, Iokanaan, que tu ne veux pas me regarder ?… Et ta langue qui était comme un serpent rouge dardant ses poisons, elle ne remue plus, elle ne dit rien maintenant, Iokanaan, cette vipère rouge qui a vomi son venin sur moi. C’est étrange, n’est-ce pas ? Comment se fait-il que la vipère rouge ne remue plus ? Tu n’as pas voulu de moi, Iokanaan. Tu m’as rejetée. Tu m’as dit des choses infâmes. Tu m’as traitée comme une courtisane, comme une prostituée, moi, Salomé, fille d’Hérodias, princesse de Judée ! Eh bien, Iokanaan, moi je vis encore, mais toi, tu es mort et ta tête m’appartient. Je puis en faire ce que je veux. Je peux la jeter aux chiens et aux oiseaux de l’air. Ce que laisseront les chiens, les oiseaux de l’air le mangeront… »
Salomé, Oscar Wilde , 1891
Pierre Louÿs photographies de Marie de Reignier

Pierre Louÿs – Nu Probablement Marie de Reignier au vu de la chevelure et du corps, ( Maitresse et soeur de la femme de Louys avant et durant leur mariage) Paris, 1897 via pierrelouys.fr
voir aussi pierrelouys.fr et deblog-notes.com et sur wilki Vous y trouverez des photographies de sa collection personnelle….
Antonin Artaud – Invocation à la Momie
« Ces narines d’os et de peau
par où commencent les ténèbres
de l’absolu, et la peinture de ces lèvres
que tu fermes comme un rideau
Et cet or que te glisse en rêve
la vie qui te dépouille d’os,
et les fleurs de ce regard faux
par où tu rejoins la lumière
Momie, et ces mains de fuseaux
pour te retourner les entrailles,
ces mains où l’ombre épouvantable
prend la figure d’un oiseau
Tout cela dont s’orne la mort
comme d’un rite aléatoire,
ce papotage d’ombres, et l’or
où nagent tes entrailles noires
C’est par là que je te rejoins,
par la route calcinée des veines,
et ton or est comme ma peine
le pire et le plus sûr témoin. »
Antonin Artaud – Invocation à la Momie
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