Cartes Postales Surréalistes

 

 

Cartes Postales Surréalistes – Série complète des 21 cartes postales de Paul Eluard, Dora Maar, Joan Miró, Salvador Dali, Hans Bellmer, Georges Hugnet, Meret Oppenheim, René Magritte, Jacqueline Breton, Pablo Picasso, Man Ray, Roland Penrose, Yves Tanguy, Marcel Duchamp, Arp, Marcel Jean, Wolgang Paalen, André Breton, Nusch Eluard, Oscar Dominguez, Max Ernst, publiées par Geoges Hugnet en 1937 avec au verso porte l’inscription « La carte postale surréaliste garantie

Oscar Dominguez Ouverture

Wolfgang Paalen A l’échelle du désir

Man Ray : Ce qui nous manque à tous

Salvatore Dali La mélancolie gâteuse des chiens comme une vertigineuse descente en ski

Roland Penrose La Terre en bouteille

René Magritte La solution du rébus

Paul Eluard On tue comme on respire

Pablo Picasso Poisson d’Avril

Meret Oppenheim Ma Gouvernante

Max Ernst Le triomphe de l’Amour

Marcel Duchamp Ampoule contenant 50 cc d’air de Paris

Joan Miro Horaire

Jacqueline Breton Pont du demi-sommeil

Nusch Eluard Bois des Iles

Hans Bellmer Deux demi-soeurs

Hans Arp Côté à ouvrir

Georges Hugnet Au pied de la lettre

Dora Maar : 29, rue d'Astorg

Dora Maar : 29, rue d’Astorg

Marcel Jean Paris à vol d’oiseau

André Breton Poème-objet

 

LA CARTE SURREALISTE, 1937 Série complète de 21 cartes postales éditée

par

Georges Hugnet, imprimée sur fond blanc,
double légende en français et en anglais

Marcel Duchamp : Ampoule contenant 50 cc
d’air de Paris

André Breton : Poème-objet

Max Ernst : Le triomphe de l’Amour

Paul Eluard : On tue comme on respire

Dora Maar : 29, rue d’Astorg

Joan Miro : Horaire

Salvatore Dali : La mélancolie gâteuse des
chiens comme une vertigineuse descente en
ski

Man Ray : Ce qui nous manque à tous

Hans Bellmer : Deux demi-soeurs

Oscar Dominguez : Ouverture

Yves Tanguy : Le marchand de sable

Georges Hugnet : Au pied de la lettre

Hans Arp : Côté à ouvrir

Meret Oppenheim : Ma Gouvernante

René Magritte : La solution du rébus

Jacqueline Breton : Pont du demi-sommeil

Roland Penrose : La Terre en bouteille

Marcel Jean : Paris à vol d’oiseau

Wolfgang Paalen : A l’échelle du désir

Nusch Eluard : Bois des Iles

Pablo Picasso : Poisson d’Avril

 

Violette Nozière

« Violette rêvait de bains de lait

De belles robes de pain frais

De belles robes de sang pur

Un jour il n’y aura plus de pères

Dans les jardins de la jeunesse

Il y aura des inconnus

Tous les inconnus

Les hommes pour lesquels on est toujours neuve

Et la première

Les hommes pour lesquels on échappe à soi-même

Les hommes pour lesquels on n’est la fille de personne

Violette a rêvé de défaire

A défait L’affreux nœud de serpents des liens du sang »

Paul Eluard

[D’autres extraits de poèmes d’autres auteurs , au sujet de Violette ICI ]

Violette Nozière,1932,(Violette posait régulièrement nuepour des photographes ou pour des soirées intimes.) Archives Gérard Oriol

Gérard Oriol -Violette Nozière,1932,(Violette posait régulièrement nue pour des photographes ou pour des soirées intimes.) Archives Gérard Oriol

«Elle naît le 11 janvier 1915 à Neuvy Sur Loire. Son père, Jean-Baptiste Nozière est mécanicien au P .L.M. (Chemins de fer Paris-Lyon-Méditérranée). Enfance heureuse et sans histoire pour Violette. Jean-Baptiste et Germaine (sa mère) sont des ouvriers aisés, qui, au dire des proches entourent leur fille d’affection. A la fin de la guerre, ils s’installent à Paris, au 9 rue de Madagascar dans le 12ème arrondissement. « Ils donnaient l’apparence d’une famille unie et heureuse » dit le concierge de l’immeuble ; Violette grandit dans un petit deux pièces cuisine. Bonne élève à l’école primaire, elle passe brillamment le certificat d’études. Les parents sont fiers et disposés à la pousser vers des études supérieures.

Mais, à 13 ans, elle est déjà femme et paraît plus que son âge. Les garçons tournent autour d’elle, elle aime ça et, si les résultats scolaires sont bons au début de l’année, les choses vont se détériorer. Violette cache ses absences à ses parents, qui les apprennent par le lycée. On évoque sa mauvaise conduite. Elle a des aventures sans lendemain, tant et si bien que ses parents vont accéder à sa demande de changer d’établissement. Nouvelle adresse : le lycée Fénelon, au quartier latin, là où elle fait connaissance avec une vie qui la change de l’appartement et de la médiocrité de la rue de Madagascar.

Elle rencontre des étudiants, des photographes pour revues pornographiques…. Elle pose nue. Elle passe son temps dans les cafés du quartier latin : Palais du café, les quat’z Arts … Se sentant mal à l’aise dans son milieu familial, elle s’invente une vie bourgeoise où le père est ingénieur et où la mère travaille chez le célèbre couturier Paquin. La double vie s’installe.

Anonyme -Violette Nozière lors d'une soirée intime pour la fête de Noël , collection Romi.

Anonyme -Violette Nozière lors d’une soirée intime pour la fête de Noël , collection Romi.

Son amie intime avec laquelle elle fait la « fête » s’appelle : Madeleine Debize  (Maddy). Elle est la fille de voisins de quartier. Celle-ci l’entraîne et l’accompagne dans sa recherche du plaisir. Elle sont complices dans leurs amours, mais aussi dans les vols (boutiques, librairies, qui font rêver Violette…) (Cette Madeleine Debize  qui dira lors de son procès que Violette était au bal avec elle le soir du crime.) Il faut de l’argent pour « paraître » et pour entretenir les copains, et surtout : Jean Dabin l’amant de cœur. L’argent, elle le prend, soit dans le porte-monnaie de ses parents, soit elle le reçoit des hommes qu’elle rencontre sur la rive droite.

Ses parents ouvrent des lettres, s’étonnent des tenues élégantes qu’elle porte, mais ne veulent pas ou ne voient pas la vérité. Au fond, ils l’admirent. Il y a trop de différence entre leur vie et la sienne.

Deux éléments doivent être pris en compte dans la vie de Violette Nozière : Le premier : sa santé. Elle a toujours été fragile. De plus après un examen à l’hôpital Bichat, le docteur Dérion parle d’une « maladie spécifique » (la syphilis) dont elle serait atteinte (IN magazine « Drames, sept.1933 : La vérité sur le crime de Violette Nozière). Le médecin en parle à sa famille. Elle est soignée par lui, ce qui explique pourquoi ses parents ne se sont pas méfiés quand elle leur a fait avaler le « Soménal », prescrit soi-disant par le docteur Dérion. Le second élément qui ne sera jamais élucidé : l’inceste.

Violette a dit souvent à ses amis que son père la violait depuis l’âge de 12 ans. Elle parlera au procès de sa première tentative de suicide : « Ce jour-là, j’éprouvais un dégoût insurmontable de l’inconduite de mon père à mon égard ». Elle laisse une lettre à ses parents affolés qui la recherchent et la retrouvent le long des quais à 22h. (« La France » 15sept.1933). Elle parlera aussi à un ancien amant : Pierre Camus : « Tu sais, il oublie parfois que je suis sa fille. »

Le 21 août 1933, elle fait avaler à ses parents une potion recommandée par le docteur Dérion. Violette s’en va après avoir vérifié qu’ils ne bougeaient plus. « A une heure du matin, Violette rentre du bal. Elle frappe à la porte du voisin de palier : « Venez vite, ça sent le gaz, j’ai peur. Il a dû arriver quelque chose à mes parents ». Le voisin, M. Mayeul, ferme les robinets de gaz, il entre dans la chambre : « Mme Nozière git sur le lit ensanglanté. Sur le lit de Violette, git son père inanimé » (Police magazine 3 sept.1933 « empoisonneuse »). La police arrive. Mme Nozière respire encore, son mari est mort. Au début, les policiers pensent à un suicide. Mais devant l’absence d’émotion de Violette, ils restent dubitatifs.

Le lendemain, à l’hôpital, Mme Nozière dit au commissaire Gueudet  qu’elle ne se souvient de rien, sinon d’avoir avalé des sachets de poudre blanche donnés par le médecin qui soignait leur fille (« celui de Violette était marqué d’une croix au crayon » dit-elle). Le commissaire convoque Violette pour le lendemain cinq heures. Elle ne vient pas. Un mandat d’arrêt est délivré par le parquet de la Seine. Le brigadier, Gripois enquête auprès de ses amis du quartier latin. Elle leur a paru normale, même gaie. On l’a vue chez un coiffeur, une manucure…elle « drague » un jeune homme : André de Pinguet à qui elle donne un nom d’emprunt, mais, il la reconnaît : « Vous ressemblez étonnamment à cette criminelle qu’on recherche » Elle lui parle d’un héritage qu’elle doit faire (165.000 francs à sa majorité). « Çà sera la bonne vie » lui dit-elle. Doutant de plus en plus, Pinguet la dénonce. Au prochain rendez-vous, près de la Tour Eiffel, la police est là. Elle a 18 ans.

le 11 octobre 1934, s’ouvre son procès ,  devant les assises de la Seine. Violette est condamnée à la peine de mort. Les femmes n’étant plus guillotinées, la peine sera commuée en 20 ans de travaux forcés.

Le 6 août 1942, le maréchal Pétain accorde une remise de peine à Violette, celle-ci est ramenée à 12 ans de réclusion. Au mois de décembre 1945, elle épouse Pierre Garnier à Neuvy sur Loire en présence de sa mère. Entre temps, le Général de Gaulle avait annulé la peine de vingt ans d’interdiction de séjour. Germaine Nozière vit avec eux. Ils ont cinq enfants ; le bonheur est enfin au rendez-vous pour Violette ; Il sera de courte durée : Pierre meurt en 1960.

Le 18 mars 1963,  la cour de Rouen prononce sa réhabilitation. C’est une mesure exceptionnelle sur le plan judiciaire. Violette meurt en 1966. Elle a 51 ans

Le « mythe » Violette Nozière

Anonyme. Violette Nozière, Noël, 1932 ( vente Drouot )

Anonyme. Violette Nozière, Noël, 1932 ( vente Drouot )

Il est né avant la condamnation. Dès le crime connu, la presse s’est emparée de l’affaire, au point de faire passer en second plan une situation nationale et internationale plutôt violente : La montée progressive du nazisme, les morts de Paul Doumer, d’Alexandre de Yougoslavie, de L. Barthou. La situation politique intérieure avec l’affrontement entre l’extrême droite et les « anarchistes », les problèmes économiques et sociaux. L’instruction du procès de Violette Nozière fait toujours la « une ». Les « surréalistes » trouvent dans ce crime l’occasion de fustiger cette société bourgeoise qui vit dans le conformisme et l’étroitesse d’esprit. Violette incarne cette révolte, pour eux, elle est une victime.

En octobre 1933 : Dans « la « revue anarchiste » sous le nom de Bardamu , Louis-Ferdinand Céline écrit : « Au demeurant, de quoi se plaint-on ?…Nozière est sous terre et Violette est en taule…Deux victimes du milieu social, et l’on danse autour : « la danse macabre. ».  Céline dira aussi que l’exiguïté des logements citadins favorise la fornication et l’inceste. En novembre 1933, la même revue écrit : « L’inceste est un mot dont on s’effraie, c’est une pratique courante, j’admire les cheminots qui ne croient pas Nozière capable d’avoir troussé sa fille parce qu’il était un bon mécanicien. »

Anonyme -Violette Nozière lors d'une soirée intime pour la fête de Noël, collection Romi

Anonyme -Violette Nozière lors d’une soirée intime pour la fête de Noël, collection Romi

Le 1er décembre 1933, les surréalistes montent au créneau.

André Breton, René Char, Paul Eluard, Maurice Henry, Salvador Dali, Max Ernst, Magritte….poètes et peintres mélangés éditent une plaquette en faveur de Violette, intitulée « Violette Nozière ».  Ce recueil est édité en Belgique pour éviter les poursuites. On retrouve la même sympathie pour Violette que celle qu’ils avaient éprouvée pour les sœurs « Papin » (qui avaient un peu avant, massacré leur patronne.).

[ Vous pouvez trouvez un   Article très intéressant  sur André Breton et le grand fait divers, ICI, sur le site melusine- surrealisme.fr, écrit par Henri Béhar.].

Ils n’oublient pas que le jury est composé d’hommes et que le sujet de l’inceste est un sujet tabou dans cette société où le « mâle » est roi. L’accusation d’inceste envers son père. « Elle a touché là à un problème crucial » (Préface de José Pierre – 11 sept 1991, lors de la re-édition de la plaquette).»  Texte de  Simone Zoummeroff

« Cette affaire judiciaire restée fameuse affiche d’emblée le visage de l’intemporel et du mythe. Que ce soit sous la plume de Guy Rosey, évoquant « le bras d’Œdipe toujours vert le long des siècles », d’André Breton, disant de Violette Nozière qu’elle est « mythologique jusqu’au bout des ongles », ou de Paul Eluard, dans le fameux décasyllabe qui clôt son poème sur « l’affreux nœud de serpent des liens du sang », en référence aux Choéphores d’Eschyle, le recueil que les surréalistes ont consacré à Violette Nozière souligne la densité symbolique de l’affaire

À cet égard, la parole des artistes rejoint le discours des journalistes qui ont déroulé, d’article en article, les actes d’une tragédie familiale placée sous les auspices d’Eschyle et de Sophocle. C’est que dans cette affaire judiciaire se trouvent noués le parricide et l’inceste, soit la transgression de deux tabous fondamentaux, étroitement liés l’un à l’autre, qui fondent la filiation et le lien social, conformément aux analyses célèbres de Freud. »  by Anne-Emmanuelle Demartini Revue d’histoire moderne et contemporaine 2009/4 (n° 56-4) Éditeur Belin

********************************************************************************************************

Le 19 JUILLET 2015 AJOUT à l’attention de DANTEBEA

ET UNE FOIS DE PLUS! LA VISITE DE LA BLOGUEUSE QUI ENNUIE BON NOMBRE DE PERSONNES ICI Sur Tumblr Sur Facebook ET QUI CLIQUE SUR MES HYPERS LIENS ET QUI PENSE QUE JE NE SAIS PAS D’OÙ ELLE SE CONNECTE  ( si je sais , la planisphère , en bas me sert à cela) ET QUI PILLE TOUT  ET JE RETROUVE MES ARTICLES SUR SES BLOGS, AVEC DE SURCROÎT DES INFORMATIONS ERRONÉES COMME À SON HABITUDE. je cite  »  Violette Nozières [sic]. Bruxelles, Éditions Nicolas Flamel, [1933] », même pas foutu de lire le texte en dessous qui précise  Tampon Archive Oriol ( pour TA gouverne, c’est un photographe!!!!)   Un livre publié en 1933 ne signifie pas qu’une photographie a été prise en 1933, surtout quand les articles de presses postés ici, où les photos vendues chez drouot sont authentifiées en 1932, et que de surcroit, son procès commence mi 1933 !!!! 

Je collerais son hyper lien qu’elle m’a piqué ( pour une fois qu’elle en met un! Mettons un cierge!)/ enfin c’est moi qui le lui ai fourni, mais çà elle s’en contre fout. C’est absolument pathétique.

Arrête de m’emmerder vraiment la béatrice sortie de Danté et qui se prend pour l’héroïne du livre, (c’est Digne d’une étude de cas de Freud!).

Je te réserve un article: Avec toutes les âneries que tu écris et tous les blogs que tu voles,  pilles. Tu vois Tu me suis à la trace. Je vais te démontrer que tu es bien loin derrière moi, et que ta culture est nulle.( je viens dejà de le faire rien qu’avec cela).  je montrerai  tes excuses bidons sur les blogs que tu voles. Revisites bien tes articles,  car tu as volé des blogs ( KIKI, Rodin, Lee Miller) revisites tes archives OUI !!!! et je vais le démontrer. Je vais poster comment tu m’insultais sur une page publique et comment tu vas pleurer chez des blogs que je préviens que tu pilles en disant que c’est moi qui t’insulte ( moi je ne fais que me défendre face à une malade). Je vais te faire lire les mails de personnes qui m’écrivent et que tu persécutes,  des mails provenant de personnes sur fb et tumblr, où je ne vais même plus car je ne peux pas bouger le petit doigt sans que tu copies lamentablement. Tu cesseras de nous emmerder et crois moi cela va arriver plus vite que tu ne crois, nous seront enfin débarrassé de toi.

http://www.bibliorare.com/products/noziere-violette-nozieres-sic-bruxelles-editions-nicolas-flamel

Brassaï (1899 -1984)

« Brassaï, pseudonyme de Gyula Halász, né le 9 septembre 1899 à Brașov (hongrois: Brassó – ville alors austro-hongroise et rattachée à la Roumanie depuis) et mort le 8 juillet 1984 à Nice (Alpes-Maritimes), était un photographe français d’origine hongroise, et aussi dessinateur, peintre, sculpteur et écrivain.

Gyula Halász a trois ans quand sa famille emménage à Paris où ils rejoignent le père qui enseigne la littérature à la Sorbonne. Jeune homme, Gyula Halász étudie la peinture et la sculpture à l’école des Beaux-Arts de Budapest avant de rejoindre la cavalerie austro-hongroise pour y servir durant la Première Guerre mondiale. En 1920 il se rend à Berlin où il y travaillera en tant que journaliste, tout en suivant les cours de l’académie des Beaux-Arts Berlin-Charlottenburg.

Halász déménage en 1924 pour Paris. Seul, il apprend le français en lisant les œuvres de Marcel Proust. Installé à Montparnasse, au cœur du Paris artistique des années 1920, il se lie à Henry Miller, Léon-Paul Fargue et Jacques Prévert.

Il reprend sa carrière de journaliste. Il écrivit plus tard que la photo l’avait aidé à saisir la nuit Parisienne, la beauté des rues et des jardins, qu’il pleuve ou qu’il vente. En utilisant son lieu de naissance, Gyula Halász se forge dès 1923 le pseudonyme de Brassaï qui signifie « de Brassó ». C’est sous ce nom qu’il s’impose comme celui qui a su capturer l’essence de la ville dans ses clichés, publiant un premier recueil en 1932 intitulé « Paris de nuit » qui reçoit un grand succès et le fera même surnommer « l’œil de Paris » par Miller dans l’un de ses essais.

En dehors de ses photos du Paris interlope et sombre, Brassaï s’est aussi intéressé à la haute société, aux intellectuels, à la danse et à l’opéra. Il photographia nombre d’entre ses contemporains, tels Salvador Dalí, Pablo Picasso, Henri Matisse, Alberto Giacometti et certains des écrivains majeurs de l’époque : Jean Genet, Henri Michaux. Une de ses photographies de la série des Graffiti sera utilisée en couverture du recueil de Jacques Prévert Paroles en 1946.

Ses photographies offrirent à Brassaï une célébrité internationale. En 1956, son film « Tant qu’il y aura des bêtes » gagne un prix à Cannes, puis en 1974, il est élevé au rang de Chevalier des Arts et des Lettres, avant de recevoir en 1976, la Légion d’honneur. Il gagne le premier « Grand Prix national de la photographie », deux ans plus tard, à Paris. Il est exposé aux Rencontres d’Arles, (France), lors des soirées de projection au Théâtre Antique, en 1970 pour “Brassaï” de Jean-Marie Drot,et en 1972 pour “Brassaï si, Vominino” de René Burri. Il est l’invité d’honneur des Rencontres en 1974. Une exposition et une soirée d’hommage lui y sont consacrées.

En plus de ses œuvres photographiques, Brassaï écrivit dix-sept livres et de nombreux articles, dont en particulier Histoire de Marie, publié avec une introduction de Henry Miller.

Brassaï est enterré au Cimetière du Montparnasse, à Paris « (Wilkipia)

 

© Brassai- Kiki de Montparnasse au Cabaret des Fleurs, 1932

© Brassaï- Kiki et son accordéoniste, au Cabaret des Fleurs, 1932

© Brassaï- Kiki et son accordéoniste, au Cabaret des Fleurs, 1932

© Brassaï- au Cabaret des Fleurs, Montparnasse 1931

Louise Bourgeois photographed by Brassaï at the Académie de la Grande-Chaumière in Paris in 1937

© Brassaï- Dali et Gala dans son appartement de Paris 1932.

© Brassaï- Dali , Paris 1932

Brassaï (gyula halász) – felix labisse, 1948

Leonor Fini &  Marie Laure Noailles. Brassai. 1946

Brassaï- Picasso & Jean Marais posing as painter and model, 1944

© Brassaï- Picasso Tenant Une De Les Sculptures’, 1939, Holden Luntz Gallery

© Brassaï-Paul Éluard, 1944

Brassai (Gyula Halasz) – Paul and Nusch Eluard in Their Apartment from Brassaï workbook , 1944.

BRASSAI (Gyula Halasz, dit) 1899-1984 Nusch et Paul Eluard, ca. 1944.

Brassaï- Brassaï, Elisabeth et Elise aux « Petits Docks » (maison de couture , Paris, 1932

Brassaï- Elisabeth à la tortue aux « Petits Docks », Paris, 1932 (maison de couture , Paris, 1932

Brassaï-Elisabeth avec le chat Lududu, ca. 1942

Brassaï-Elisabeth à la marinière et au tatouage, ca. 1928

© Brassaï-Anaïs Nin drapée dans un châle, 1932

© Brassaï- -Giacometti, (la main)

© Brassaï- Henri Matisse dessinant un nu 1939

© Brassaï- Matisse , 1938

© Brassaï- Henri Matisse dessinant un nu 1939

Brassaï-Sartre au café de Flore, allumant une cigarette,vers 1945

Brassaï- Simone de Beauvoir au café de Flore Paris, 1945

Henri Michaux assis à sa table de travail 1943-1945 photo Brassaï , épreuve gélatino-argentique , Estate Brassaï – RMN-Grand Palais 3

Roland d’URSEL BRASSAI chez lui, 1950

André Kertész – [Brassaï], Paris, 1935

Ansel Adams, Brassaï, 1973

Brassaï From Le tour de France de la lumière‎ Compagnie des Lampes Mazda, 1937 Ed°Ateliers ABC, Paris

Collages Par André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard , 1931

André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled , 1931

André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled , 1931

André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled 1931

André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled 1931

André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled 1931

André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled 1931

  1. André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled 1931

    André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled 1931

    André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled 1931

    André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled 1931

    André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled 1931

    André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled 1931

    André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled 1931

    André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled 1931

    André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled 1931

    André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled 1931

    André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled 1931

    André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled 1931

    André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled 1931

    André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled 1931

    André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled 1931

    André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled 1931

    André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled 1931

    André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled 1931

    André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled 1931

    André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled 193

    André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled 1931

    André Breton, Paul Éluard & Suzanne Muzard Untitled 1931

    Galerie Ubu
    Site André Breton
    Copyright succession André Breton

René Char- « Le Tombeau des secrets » , Edition A Larguier, Nimes 1930

René Char- « Le Tombeau des secrets » , Edition A Larguier, Nimes1930, (Photomontage original de Paul Eluard et André Breton sur une photographie représentant Louse Roze, le mar raine de René Char)

René Char un recueil de courts poèmes accompagnés de douze photographies- collages sous le titre ‘Le Tombeau des secrets’, publié à Nîmes en 1930 . Conçu avec des collages de Paul Eluard et André Breton. Le 2 Août 1929, René Char âgé de 22 ans, publie Arsenal ( lourd de mélancolie et douleur) à Nîmes aux éditions Méridiens et en envoie un exemplaire à Paul Eluard qui en vante les qualités. L’automne suivant, Éluard lui rend visite chez lui à l’Isle sur la Sorgue (Char y passe toute son enfance entouré de femmes (sa grand-mère paternelle, sa sœur Julia, de dix-huit ans son aînée, sa marraine Louise Roze ainsi  sa sœur Adèle et y est d’ailleurs entérré), et Char  à son tour part à Paris chez Éluard en Novembre 192 et  y rencontre  André Breton, Louis Aragon et René Crevel. Rapidement, il adhère au mouvement surréaliste, collaborant au n° 12 de la Révolution Surréaliste avec un texte intitulé « Profession de foi du sujet ». Son amitié avec Elaurd est réelle et ce dernier lui rend à nouveau visite visite à l’Isle sur La Sorgue . Là ils conçoivent ensemble les planches du tombeaux des secrets auxquelles Breton mettra sa touche.

Ce bref recueil de courts poèmes Recueil de poèmes basés sur ses souvenirs d’enfance passée à  Isle sur La Sorgue , va mettre en terre le passé commuant le deuil , qui devient dès lors un fertilisant pour relancer la vie pour l’avenir

Il inclut  douze photographies reproduites à pleine page (huit sont des évocations de personnes liées à sa mémoire prénatale (ascendants de Char ou amis de ses ascendants) , deux évoquent des lieux ( un cimetière, une maison), une est le portrait d’un athlète de foire connu du poète, la dernière est la reproduction d’une fresque de Miche l-Ange conservée à Rome et en partie effacée). chaque exemplaire est enrichie d’un collage (unique puisque spécifique à chaque exemplaire) de Breton et Éluard . c’est donc quelques un des ces collages que je vous présente aujourd’hui

« Revenir là où je n’ai jamais été», in,L’illusion imitée  Le tombeau des secrets, 1930

René Char- Le Tombeau des secrets“ Nimes, 1930, (Photompontage original de Paul Eluard et André Breton

Collage d’André Breton et de Paul Eluard pour ” Le Tombeau des Secrets ” de René Char en 1930René Char – Le Tombeau des Secrets, 1930 Photomontage de Paul Eluard et André Breton sur une Photographie représentant Louse Rose, la marraine de René Char

Collage d’André Breton et de Paul Eluard pour ” Le Tombeau des Secrets ” de René Char en 1930René Char - Le Tombeau des Secrets, 1930 Photomontage de Paul Eluard et André Breton sur une Photographie représentant Louse Rose, la marraine de René Char

Collage d’André Breton et de Paul Eluard pour ” Le Tombeau des Secrets ” de René Char en 1930René Char – Le Tombeau des Secrets, 1930 Photomontage de Paul Eluard et André Breton sur une Photographie représentant Louse Rose, la marraine de René Char

Collage d’André Breton et de Paul Eluard pour ” Le Tombeau des Secrets ” de René Char en 1930René Char - Le Tombeau des Secrets, 1930 Photomontage de Paul Eluard et André Breton sur une Photographie représentant Louse Rose, la marraine de René Char

Collage d’André Breton et de Paul Eluard pour ” Le Tombeau des Secrets ” de René Char en 1930René Char – Le Tombeau des Secrets, 1930 Photomontage de Paul Eluard et André Breton sur une Photographie représentant Louse Rose, la marraine de René Char

Collage d’André Breton et de Paul Eluard pour ” Le Tombeau des Secrets ” de René Char en 1930René Char - Le Tombeau des Secrets, 1930 Photomontage de Paul Eluard et André Breton sur une Photographie représentant Louse Rose, la marraine de René Char

Collage d’André Breton et de Paul Eluard pour ” Le Tombeau des Secrets ” de René Char en 1930René Char – Le Tombeau des Secrets, 1930 Photomontage de Paul Eluard et André Breton sur une Photographie représentant Louse Rose, la marraine de René Char

Collage d’André Breton et de Paul Eluard pour ” Le Tombeau des Secrets ” de René Char en 1930René Char - Le Tombeau des Secrets, 1930 Photomontage de Paul Eluard et André Breton sur une Photographie représentant Louse Rose, la marraine de René Char

Collage d’André Breton et de Paul Eluard pour ” Le Tombeau des Secrets ” de René Char en 1930René Char – Le Tombeau des Secrets, 1930 Photomontage de Paul Eluard et André Breton sur une Photographie représentant Louse Rose, la marraine de René Char

Collage d’André Breton et de Paul Eluard pour ” Le Tombeau des Secrets ” de René Char en 1930René Char - Le Tombeau des Secrets, 1930 Photomontage de Paul Eluard et André Breton sur une Photographie représentant Louse Rose, la marraine de René Char

Collage d’André Breton et de Paul Eluard pour ” Le Tombeau des Secrets ” de René Char en 1930René Char – Le Tombeau des Secrets, 1930 Photomontage de Paul Eluard et André Breton sur une Photographie représentant Louse Rose, la marraine de René Char

Collage d’André Breton et de Paul Eluard pour ” Le Tombeau des Secrets ” de René Char en 1930

Collage d’André Breton et de Paul Eluard pour ” Le Tombeau des Secrets ” de René Char en 1930René Char – Le Tombeau des Secrets, 1930 Photomontage de Paul Eluard et André Breton sur une Photographie représentant Louse Rose, la marraine de René Char

René Char,Le Tombeau des secrets“ Nimes, 1930, ) 1 des portraits photographiques de René Char en tirage original d'époque (vers 1920) présent dans le receuil

René Char,Le Tombeau des secrets“ Nimes, 1930, ) 1 des portraits photographiques de René Char en tirage original d’époque (vers 1920) présent dans le receuil

René Char Paul Eluard Salvador Dalí Gala Dalí et Nusch Éluard en Espagne à Cadaquès Eté 1931

Durant l’été 1931 Char, Nusch et Paul Éluard s’embarquent à Marseille, font escale à Barcelone et séjournent à Cadaqués chez Dali et Gala. Voici quelles traces photographique s de ce moment

 

Salvador Dalí et René Char Gala Dalí et Nusch Éluard en Espagne à Cadaquès, 1931 photographiés par Paul Eluard

Salvador Dalí et René Char Gala Dalí et Nusch Éluard en Espagne à Cadaquès, photographiés par Paul Eluard, 1931

 

René Char et Gala Dalí en Espagne à Cadaquès, 1931 ( photographer Dali, Eluard ? )

 

René Char Paul Eluard Gala Dalí et Nusch Éluard en Espagne à Cadaquès, photographiés par, Salvador Dalí, 1931

Salvador Dalí et René Char Gala Dalí en Espagne à Cadaquès, 1935 photographiés par Paul Eluard, 1931

 

René Char et Nusch Nusch Éluard sur le bateau les menant en Espagne à Cadaquès, photographiés par Paul Nusch Éluard, 1931

source  site d’André Breton

Brauner Victor- Photomontage illustrating one of Saşa Pană ‘s books Sadismul adevarului “The Sadism of Trut”), 1936

Brauner Victor- Photomontage illustrating one of Saşa Pană ‘s books Sadismul adevarului “The Sadism of Trut”), 1936 [Clockwise from left to right: René Grevel, Léo Malet, Victor Brauner, Georges Hugnet, Max Ernst, Salvador Dali, Paul Éluard, André Breton, Yves Tanguy, Benjamin Peret, Man Ray, Pablo Picasso, Marcel Jean, Oscar Dominguez, Maurice Henri, and Jack Herold] ( Source Vladimir Pană Collection)

Nush Eluard Portrait réalisé en 1935 lors du tournage du film de Man Ray « Essai de simulation du délire cinémathographique » dont le scénario fut écrit par André Breton et Paul Éluard.

Nush Eluard Portrait réalisé en 1935 lors du tournage du film de Man Ray « Essai de simulation du délire cinémathographique » dont le scénario fut écrit par André Breton et Paul Éluard.

( Nush Eluard Portrait done in 1935 during filming of Man Ray Essay simulation cinémathographique delirium, whose screenplay was written by André Breton and Paul Eluard.)

Paul Eluard ( Poésie) & Karel Teige ( Photomontage) – La Rose publique , 1964

 

Karel Teige - Paul Eluard - La Rose publique

Paul Eluard ( Poésie)   & Karel Teige ( Photomontage)  – La Rose publique , 1964 (traduit en tchèque par Veřejná růže)

Karel Teige - Paul Eluard - La Rose publique

Paul Eluard ( Poésie)   & Karel Teige ( Photomontage)  – La Rose publique , 1964 (traduit en tchèque par Veřejná růže)

Karel Teige - Paul Eluard - La Rose publique

Paul Eluard ( Poésie)   & Karel Teige ( Photomontage)  – La Rose publique , 1964 (traduit en tchèque par Veřejná růže)

Le temps déborde , 1947 par Paul Eluard – Photographies Dora Maar & Man Ray. Ed° es Cahiers d’Art, Paris

Ouvrage publié sous le pseudonyme de Didier Desroches, Cet ouvrage, le seul comportant ce pseudonyme de l’auteur utilisé une seule fois par Paul Eluard, fut publié suite au décès de Nusch , illustré de 11 photographies de Nusch par Dora Maar et Man Ray. Dans tous les poèmes du recueil Eluard revient sur les dix-sept années de vie commune qui se sont brusquement interrompues. Notre vie est le poème le plus connu du recueil, celui où la mort de Nush est aussi la sienne. La vie avec Nush ne faisait qu’un avec l’emploi de ce possessif notre. Si le second terme est vie, le mot qui revient comme une obsession dans ce poème est la mort
collection Luc Decaunes, gendre de Paul Eluard.


Notre vie tu l’as faite elle est ensevelie
Aurore d’une ville un beau matin de mai
Sur laquelle la terre a refermé son poing
Aurore en moi dix-sept années toujours plus claires
Et la mort entre en moi comme dans un moulin
Notre vie disais-tu si contente de vivre
Et de donner la vie à ce * que nous aimions
Mais la mort a rompu l’équilibre du temps
La mort qui vient la mort qui va la mort vécue
La mort visible boit et mange à mes dépens
Morte visible Nush invisible et plus dure
Que la soif et la faim à mon corps épuisé
Masque de neige sur la terre et sous la terre »
Sources des larmes dans la nuit masque d’aveugle
Mon passé se dissout je fais place au silence.

Dora Marr – Nush Rluard Le temps déborde , 1947 par Paul Eluard – Photographies Dora Maar & Man Ray. Ed° es Cahiers d’Art, Paris

Dora Marr- Nush Eluard , Le temps déborde , 1947 par Paul Eluard - Photographies Dora Maar & Man Ray. Ed° es Cahiers d’Art, Paris

Man Ray– Nush Eluard , Le temps déborde , 1947 par Paul Eluard – Photographies Dora Maar & Man Ray. Ed° es Cahiers d’Art, Paris

 

Man Ray- Nush Eluard Le temps déborde , 1947 par Paul Eluard - Photographies Dora Maar & Man Ray. Ed° Les Cahiers d’Art, Paris

Man Ray- Nush Eluard Le temps déborde , 1947 par Paul Eluard – Photographies Dora Maar & Man Ray. Ed° Les Cahiers d’Art, Paris

Man Ray- Nush Eluard, Le temps déborde , 1947 par Paul Eluard - Photographies Dora Maar & Man Ray. Ed° es Cahiers d’Art, Paris

Man Ray- Nush Eluard, Le temps déborde , 1947 par Paul Eluard – Photographies Dora Maar & Man Ray. Ed° Les Cahiers d’Art, Paris

Man Ray- Nush Eluard Le temps déborde , 1947 par Paul Eluard - Photographies Dora Maar & Man Ray. Ed° es Cahiers d’Art, Paris 1

Dora Maar- Nush Eluard Le temps déborde , 1947 par Paul Eluard – Photographies Dora Maar & Man Ray. Ed° Les Cahiers d’Art, Paris

Paul Eluard

I

Les fruits du jour couvés par la terre
Une femme une seule ne dort pas
Les fenêtres sont couchées.

II
Une femme chaque nuit
Voyage en grand secret

III
Villages de la lassitude
Où les filles ont les bras nus
Comme des jets d’eau
La jeunesse grandit en elle
Et rit sur la pointe des pieds
Villages de la lassitude
Où tous les êtres sont pareils

IV
Pour voir les yeux où l’on s’enferme
Et les rires où l’on prend place

V
Des insectes entrent ici
Ombres grésillantes du feu
Une flamme toute rouillée
Éclabousse le sommeil
Son lit de chair et ses vertus.


VI
Je veux t’embrasser je t’embrasse
Je veux te quitter tu t’ennuies
Mais aux limites de nos forces
Tu revêts une armure plus dangereuse qu’une arme

(…)

VIII
Le corps et les honneurs profanes
Incroyable conspiration 
Des angles doux comme des aigles

– Mais la main qui me caresse 
C’est mon rire qui l’ouvre
C’est ma gorge qui la retient
Qui la supprime

Incroyable conspiration
Des découvertes et des surprises.

IX
Fantôme de ta nudité
Fantôme enfant de ta simplicité
Dompteur puéril sommeil charnel
De libertés imaginaires.

X

Plume d’eau claire pluie fragile

Fraîcheur voilée de caresses

De regards et de paroles

Amour qui voile ce que j’aime.

XI
A ce souffle à ce soleil d’hier
Qui joint tes lèvres
Cette caresse toute fraîche 
Pour courir les mers légères de ta pudeur
Pour en façonner dans l’ombre
Les miroirs du jasmin
Le problème du calme.

XII
Une chanson de porcelaine bat des mains

Puis en morceaux mendie et meurt

Tu te souviendras d’elle pauvre et nue

Matin des loups et leur morsure est un tunnel

D’où tu sors en robe de sang

À rougir de la nuit

Que de vivants à retrouver

Que de lumières à éteindre

Je t’appellerai Visuelle
.
Et multiplierai ton image.

XIII
Désarmée
Elle ne se connaît plus d’ennemis

XIV
Rôdeuse au front de verre

Son cœur s’inscrit dans une étoile noire

Ses yeux montrent sa tête

Ses yeux sont la fraîcheur de l’été

La chaleur de l’hiver

Ses yeux s’ajourent rient très fort

Ses yeux joueurs gagnent leur part de clarté.

XV
Elle s’allonge
Pour se sentir moins seule.

(…)

XVII
J’admirais descendant vers toi
L’espace occupé par le temps
Nos souvenirs me transportaient.

Il te manque beaucoup de place
Pour être toujours avec moi.

XVIII
Déchirant ses baisers et ses peurs

Elle s’éveille la nuit

Pour s’étonner de tout de qui l’a remplacée.

XIX
Au quai de ces ramures

Les navigateurs ne prospèrent pas

Paupières abattues par l’éclat l’écho du feu

Au quai des jambes nues

Perçant le corps dans l’ombre sourde

La trace des tentations s’est perdue.



Les fleuves ne se perdent qu’au pays de l’eau

La mer s’est effondrée sous son ciel de loisirs

Assise tu refuses de me suivre

Que risques-tu l’amour fait rire la douleur

Et crier sur les toits l’impuissance du monde.


La solitude est fraîche à ta gorge immobile

J’ai regardé tes mains elles sont semblables

Et tu peux les croiser

Tu peux t’attacher à toi-même


C’est bien — puisque tu es la seule je suis seul.

XX
Une prison découronnée

En plein ciel

Une fenêtre enflammée

Où la foudre montre ses seins

Une nuit toute verte

Nul ne sourit dans cette solitude

Ici le feu dort tout debout
À travers moi.



Mais ce sinistre est inutile

Je sais sourire

Tête absurbe

Dont la mort ne veut pas dessécher les désirs

Tête absolument libre

Qui gardera toujours et son regard et son sourire.



Si je vis aujourd’hui

Si je ne suis pas seul

Si quelqu’un vient à la fenêtre

Et si je suis cette fenêtre

Si quelqu’un vient

Ces yeux nouveaux ne me voient pas

Ne savent pas ce que je pense

Refusent d’être mes complices


Et pour aimer séparent.

(…)

XXII
Derrière moi mes yeux se sont fermés

La lumière est brûlée la nuit décapitée

Des oiseaux plus grands que les vents

Ne savent plus où se poser.



Dans les tourments infirmes dans les rides des rires

Je ne cherche plus mon semblable

La vie s’est affaissée mes images sont sourdes

Tous les refus du monde ont dit leur dernier mot

Ils ne se rencontrent plus ils s’ignorent

Je suis seul je suis seul tout seul

Je n’ai jamais changé.

Paul Eluard in L’univers solitude

Paul Éluard , Du fond de l’abîme

Il n’étaient pas fous les mélancoliques
ils étaient conquis digérés exclus
par la masse opaque
des monstres pratiques

avaient leur âge de raison les mélancoliques
l’âge de la vie
ils n’étaient pas là au commencement
à la création
ils n’y croyaient pas
et n’ont pas su du premier coup
conjuguer la vie et le temps
le temps leur paraissait long
la vie leur paraissait courte
et des couvertures tachées par l’hiver
sur des coeurs sans corps sur des coeurs sans nom
faisaient un tapis de dégoût glacé
même en plein été

Paul Éluard , Du fond de l’abîme

Paul Eluard -L’amoureuse & Man Ray

Elle est debout sur mes paupières

Et ses cheveux sont dans les miens,
Elle a la forme de mes mains,
Elle a la couleur de mes yeux,
Elle s’engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.

Elle a toujours les yeux ouverts
Et ne me laisse pas dormir.
Ses rêves en pleine lumière
Font s’évaporer les soleils
Me font rire, pleurer et rire,
Parler sans avoir rien à dire.

Paul Eluard, L’amoureuse , In Capitale de la Douleur, 1923

   nusch et paul éluard (man ray).

nusch et paul éluard (man ray).