« J’ai raté
le livre de ma vie
une nuit
qu’on avait oublié
de mettre un crayon taillé
à côté de mon lit. »
Lise Deharme
Durant l’été 1931 Char, Nusch et Paul Éluard s’embarquent à Marseille, font escale à Barcelone et séjournent à Cadaqués chez Dali et Gala. Voici quelles traces photographique s de ce moment
Salvador Dalí et René Char Gala Dalí et Nusch Éluard en Espagne à Cadaquès, 1931 photographiés par Paul Eluard
Salvador Dalí et René Char Gala Dalí et Nusch Éluard en Espagne à Cadaquès, photographiés par Paul Eluard, 1931
René Char et Gala Dalí en Espagne à Cadaquès, 1931 ( photographer Dali, Eluard ? )
René Char Paul Eluard Gala Dalí et Nusch Éluard en Espagne à Cadaquès, photographiés par, Salvador Dalí, 1931
Salvador Dalí et René Char Gala Dalí en Espagne à Cadaquès, 1935 photographiés par Paul Eluard, 1931
René Char et Nusch Nusch Éluard sur le bateau les menant en Espagne à Cadaquès, photographiés par Paul Nusch Éluard, 1931
source site d’André Breton
Emportez-moi dans une caravelle,
Dans une vieille et douce caravelle,
Dans l’étrave, ou si l’on veut, dans l’écume,
Et perdez-moi, au loin, au loin.
Dans l’attelage d’un autre âge.
Dans le velours trompeur de la neige.
Dans l’haleine de quelques chiens réunis.
Dans la troupe exténuée des feuilles mortes.
Emportez-moi sans me briser, dans les baisers,
Dans les poitrines qui se soulèvent et respirent,
Sur les tapis des paumes et leur siurire,
Dans les corridors des os longs, et des articulations.
Emportez-moi, ou plutôt enfouissez-moi.
Henri Michaux – « Emportez moi », In « Espace du dedans » Receuil
Qu’il repose en révolte
Dans le noir, dans le soir sera sa mémoire dans ce qui souffre, dans ce qui suinte dans ce qui cherche et ne trouve pas dans le chaland de débarquement qui crève sur la grève dans le départ sifflant de la balle traceuse dans l’île de soufre sera sa mémoire.
Dans celui qui a sa fièvre en soi, à qui n’importent les murs dans celui qui s’élance et n’a de tête que contre les murs dans le larron non repentant dans le faible à jamais récalcitrant dans le porche éventré sera sa mémoire.
Dans la route qui obsède dans le cœur qui cherche sa plage dans l’amant que son corps fuit dans le voyageur que l’espace ronge.
Dans le tunnel dans le tourment tournant sur lui-même dans celui qui ose froisser les cimetières
Dans l’orbite enflammé des astres qui se heurtent en éclatant dans le vaisseau fantôme, dans la fiancée flétrie dans la chanson crépusculaire sera sa mémoire.
Dans la présence de la mer dans la distance du juge dans la cécité dans la tasse à poison.
Dans le capitaine des sept mers dans l’âme de celui qui lave la dague dans l’orgue en roseau qui pleure pour tout un peuple dans le jour du crachat sur l’offrande.
Dans le fruit de l’hiver dans le poumon des batailles qui reprennent dans le fou de la chaloupe.
Dans les bras tordus des désirs à jamais inassouvissera sa mémoire.
Henri Michaux, In La Vie dans les plis 1949
Paul Eluard ( Poésie) & Karel Teige ( Photomontage) – La Rose publique , 1964 (traduit en tchèque par Veřejná růže)
Paul Eluard ( Poésie) & Karel Teige ( Photomontage) – La Rose publique , 1964 (traduit en tchèque par Veřejná růže)
Paul Eluard ( Poésie) & Karel Teige ( Photomontage) – La Rose publique , 1964 (traduit en tchèque par Veřejná růže)
» Emportez-moi dans une caravelle,
Dans une vieille caravelle et douce caravelle,
Dans l’étrave, ou si l’on veut, dans l’écume,
Et perdez-moi, au loin, au loin. […] »
Henri Michaux- Emportez-moi- in, La nuit Remue-
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.