Man Ray- Denise Tual Paris, 1935

Man Ray- Denise Tual (Titus) 1935 Epreuve gélatino-argentique ( productrice de cinéma, monteuse et réalisatrice française Paris) , 1935 (c) Man Ray Trust 4

Man Ray- Denise Tual (Titus) 1935 Epreuve gélatino-argentique ( productrice de cinéma, monteuse et réalisatrice française Paris) , 1935 (c) Man Ray Trust

 

Denise Tual ( 1906- 2000) , petite, élégante, et spirituelle, était bien connue par les excentriques de son époque. Elle  épousa en première noce Pierre Batcheff, l’acteur principal du Chien Andalou. Elle côtoie bien entendue bon nombre des grands noms du surréalisme Français et international,( c’est pourquoi elle se retrouvera sous l’objectif de Man Ray par exemple)  mais également les grands noms de l’époque. et ce tant lors de son premier mariage que durant son second  Roland Tual , ancien membre de la scène surréaliste parisien , qu’elle épousera près la mort de Batcheff.

Depuis les années 30 elle était dejà est une productrice de cinéma, monteuse et réalisatrice française, et elle collaborera dès lors en tant que  productrutrice en compagnie de son nouveau mari. Le couple possédait une petite maison de campagne à Orsay, où ils aimaient à se divertir en compagnie de Christian Dior, le nouveau talent de la mode, le designer Christian Bérard, Marcel Achard, ou encore Jacques Henri Lartigue  qui étaient des réguliers chez eux.

Elle aida Louis Buñuel à s’enfuir au mexique à la fin de la seconde guerre d’espagne, où il jurait de ne jamais retourner , afin qu’il puisse retrouver sa famille  ( cf/ l’ouvrage Dictionnaire Amoureux du Mexique / Chapitre Louis Bunuel/ par Jean -Claude Carrière.)

Vous pouvait retrouver ici sa filmographie et ses fonctions dans la realisation des films .    ou bien encore ici sous le nom de Denise Batcheff  ainsi qu’ici, Réalisation d’une interview d’André Masson   « L’Imagination surréaliste, André Masson »  ou ici sur la page du Festival de Cannes où l’une de ses collaboration avec  Michel Fano a été projetée au festival en 1973

elle écrira Le Temps dévoré, Paris, Fayard, 1980  et Au cœur du temps, Paris, Carrère, 1987

Conseil de lecture  Denise Tual, Au cœur du temps. Cocteau – Malraux – Stravinski – Nouveev – Prévert – Jean Renoir – Buñuel – Messiaen – Colette, préface de Jean-Claude Carrière, Paris, éd. Carrère, 1987

Man Ray- Denise Tual (Titus) 1935 Epreuve gélatino-argentique( productrice de cinéma, monteuse et réalisatrice française Paris) , 1935 (c) Man Ray Trust

Man Ray- Denise Tual (Titus) 1935 Epreuve gélatino-argentique( productrice de cinéma, monteuse et réalisatrice française Paris) , 1935 (c) Man Ray Trust

 

Man Ray- Denise Tual (Titus) 1935 Epreuve gélatino-argentique ( productrice de cinéma, monteuse et réalisatrice française Paris) , 1935 (c) Man Ray Trust 2

Man Ray- Denise Tual (Titus) 1935 Epreuve gélatino-argentique ( productrice de cinéma, monteuse et réalisatrice française Paris) , 1935 (c) Man Ray Trust

Man Ray- Denise Tual (Titus) 1935 Epreuve gélatino-argentique ( productrice de cinéma, monteuse et réalisatrice française Paris) , 1935 (c) Man Ray Trust 1

Man Ray- Denise Tual (Titus) 1935 Epreuve gélatino-argentique ( productrice de cinéma, monteuse et réalisatrice française Paris) , 1935 (c) Man Ray Trust 1

Man Ray- Denise Tual ( productrice de cinéma, monteuse et réalisatrice française Paris) , 1935 (c) Man Ray Trust

 

Man Ray- Denise Tual ( productrice de cinéma, monteuse et réalisatrice française Paris) , 1935 (c) Man Ray Trust

Man Ray- Denise Tual ( productrice de cinéma, monteuse et réalisatrice française Paris) , 1935 (c) Man Ray Trust

 

René Magritte

René Magritte, La femme cachée, huile sur toile, 1929.( Ancienne collection André Breton, Paris)

« Magritte est venu s’installer à Paris en 1927 où, d’après divers témoignages, il participait aux réunions de la rue Fontaine ou des cafés élus par les surréalistes. Il a été accepté dans le groupe surréaliste entre avril 1928 et février 1929. Le séjour parisien de Magritte, même s’il ne dure que trois ans, correspond à une période de production intense. » (d’après José Vovelle, Le surréalisme en Belgique, Bruxelles, André de Rache, 1972, pp. 69-71)

Pour la parution de l’« Enquête sur l’amour » dans le n° 12 de La révolution surréaliste Magritte imagina un montage où autour de son tableau, La femme cachée, sont réunis les portraits de seize surréalistes les yeux clos, à savoir de gauche à droite et de haut en bas : Alexandre, Aragon, Breton, Bunuel, Caupenne, Dalí, Eluard, Ernst, Fourrier, Goemans, Magritte, Nougé, Sadoul, Tanguy, Thirion, Valentin.
Cette enquête concernait « l’idée d’amour, seule capable de réconcilier tout homme, momentanément ou non, avec l’idée de vie ». « Ce mot : amour, auquel les mauvais plaisants se sont ingéniés à faire subir toutes les généralisations, toutes les corruptions possibles (amour filial, amour divin, amour de patrie, etc.), inutile de dire que nous le restituons ici à son sens strict et menaçant d’attachement total à un être humain. »

Enquête sur l'amour, La Révolution surréaliste, n°12, 15 décembre 1929

Enquête sur l’amour, La Révolution surréaliste, n°12, 15 décembre 1929

je ne vois pas La Femme Cachée dans la foret. 1929

je ne vois pas La Femme Cachée dans la foret. 1929

Les réponses étaient attendues de la part « de ceux qui ont véritablement conscience du drame de l’amour (non au sens puérilement douloureux mais au sens pathétique du mot) »
Parmi les réponses à l’enquête, celle de Breton, concernant le passage de l’idée d’amour au fait d’aimer est étroitement liée à la signification du tableau de Magritte : « Il s’agit de découvrir un objet, le seul que je juge indispensable. Cet objet est dissimulé : on fait comme les enfants, on commence par être « dans l’eau », on « brûle ». Il y a un grand mystère dans le fait que l’on trouve. » (« Enquête sur l’amour », in : La révolution surréaliste, n° 12 – cinquième année, 15 décembre 1929, pp. 65-76)

Du « sens profond de tableau de Magritte nanti de son étrange inscription – qui joue, bien entendu, sur l’assertion bien connue concernant « l’arbre qui cache la forêt », étendue ici à « l’éternel féminin » dissimulé derrière chaque femme prise individuellement » Ferdinand Alquié nous en propose une séduisante explication dans Philosophie du surréalisme (Flammarion, Paris, 1955, p. 207) : « Car tout objet, même évident, paraît d’abord nous cacher sa vraie réalité : elle ne se révèle qu’à notre inquiète attention. C’est ce que traduit la composition de Magritte imposant à nos yeux une femme nue trop visible, et l’entourant des mots : « Je ne vois pas la… cachée dans la forêt ». José Pierre (présentation et commentaires de, précédés d’un texte d’André Breton, Tracts surréalistes et déclarations collectives 1922-1939, Tome I, 1922-1939, Paris, Eric Losfeld Éditeur, 1980, pp.425-426)

Quant à l’état de la peinture, d’après David Sylvester « si (la peinture) est disparue c’est parce que son état s’est gravement détérioré. Elle a considérablement noirci au fil des ans. Breton a voulu la nettoyer et une bonne partie de la couche de peinture s’est désagrégée. Plus tard, un restaurateur a stoppé la dégradation et laissé le tableau dans l’état où nous le voyons à présent. (Mais) à propos de ce que j’ai appelé une grave détérioration, il serait beaucoup plus juste de parler d’une transfiguration miraculeuse. L’accident arrivé à La femme cachée est peut-être le plus gratifiant qui ait jamais frappé une œuvre d’art moderne depuis la cassure du Grand Verre de Duchamp. Là où le corps s’est décomposé en un réseau de craquelures, une lueur dorée émane des interstices. Ces zones brisées et lumineuses de la peinture font un peu le même effet que la surface écaillée d’une icône délabrée. »
« Friction et désaccords ont jalonné les relations de Breton et de Magritte sans briser, toutefois, le lien d’estime qui les unit en profondeur. » Patrick Waldberg (René Magritte, Bruxelles, André de Rache, 1965, p. 223)»  source